Les surfaces lisses et verticales sont des « pièges sensoriels » pour les chauves-souris selon les deux biologistes auteurs de l’étude. / JIRO OSE/REUTERS

La capacité des chauves-souris à se déplacer dans l’obscurité fait partie des merveilles de la nature. Il s’avère que leur complexe système d’écholocalisation a une faiblesse majeure : les surfaces verticales et lisses. C’est la conclusion d’une étude de biologistes de l’institut Max Planck à Pöcking, près de Munich (Allemagne) publiée le jeudi 7 septembre dans la revue Science.

Les chauves-souris s’appuient sur leur « radar » pour se repérer dans l’espace. Elles envoient une onde sonore et se fient à son écho pour se situer. Le problème, d’après Stefan Greif and Sandor Zsebok, les deux auteurs de l’étude, c’est que les surfaces verticales lisses, des « miroirs acoustiques » et des « pièges sensoriels » selon Greif, trompent leur « visibilité ». L’onde sonore est renvoyée dans une autre direction, laissant les chauves-souris croire qu’il n’y a pas d’obstacle jusqu’à ce qu’elles se retrouvent juste en face.

Les surfaces lisses et horizontales présentes dans la nature

Greif et Zsebok ont mené leurs recherches en utilisant un tunnel rectangulaire, étroit et obscur. Ils ont placé une plaque en métal verticalement et une autre horizontalement dans le tunnel. 19 des 21 chauves-souris utilisées dans l’étude ont percuté la plaque verticale au moins une fois. Mais pas une n’a touché la plaque horizontale. D’après les chercheurs, c’est parce que contrairement aux surfaces lisses et verticales, rares dans leur environnement, ces animaux ont l’habitude de survoler des surfaces lisses horizontales comme des étangs par exemple.

Dans le tunnel, la vitesse était trop réduite pour que les mammifères ne se fassent mal. En revanche, « une vitesse souvent plus élevée dans un environnement naturel peut conduire à des blessures graves comme des ailes ou des mâchoires brisées », explique M. Greif au Telegraph. L’étude expliquerait la présence de chauves-souris blessées ou mortes à proximité des immeubles aux façades en verre ou en acier. Une situation qui, selon les deux biologistes, illustre l’impact néfaste des constructions et du développement des activités humaines sur la faune sauvage.

Les chauves-souris jouent un rôle très important dans les écosystèmes, en se nourrissant d’insectes ravageurs de récoltes et transportent le pollen de certaines plantes.