Ludovic de Danne, secrétaire général du groupe d’extrême droite Europe des Nations et des libertés au Parlement européen et conseiller international de Marine Le Pen, en 2011. / MIGUEL MEDINA / AFP

Ludovic de Danne, secrétaire général du groupe d’extrême droite Europe des Nations et des libertés (ENL) au Parlement européen et conseiller international de Marine Le Pen, a été évincé du premier poste et a quitté le Front national (FN), a-t-on appris vendredi 8 septembre de sources concordantes, confirmant une information de Mediapart. Il est considéré comme l’homme qui cristallise les révélations sur les soupçons d’emplois fictifs au parlement européen.

M. de Danne, membre du FN depuis 1995, qui n’a pas répondu aux sollicitations de l’Agence France-Presse (AFP), a tweeté tard jeudi soir, avant de supprimer son message : « #liberté #freedom Haters gonna hate [les haineux vont ressentir de la haine] tant mieux et à bientôt ».

« Ayant été la cheville ouvrière du parti et de la fondation au niveau européen puis du groupe ENL, il était clair que je refuserais de démissionner. Mais le divorce était devenu inéluctable tant avec certains dans mon ex-parti que mon ex-groupe », a-t-il dit à Mediapart.

500 000 euros

Plusieurs frontistes ont confirmé qu’il n’était désormais plus titulaire de ce poste stratégique. M. Danne était membre du conseil stratégique de campagne pendant la présidentielle. Il a largement échoué en duel (36,12 %) face à un Parti communiste français (PCF) aux législatives dans la 20circonscription du Nord jugée pourtant gagnable au FN.

Proche conseiller de Marine Le Pen, il l’a accompagnée à plusieurs reprises dans des déplacements à l’étranger, comme à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine en mars.

D’après plusieurs sources frontistes, le fonctionnement du groupe avec M. de Danne était « problématique ». « Ça tangue un peu avec des eurodéputés des autres pays » qui s’inquiètent des affaires judiciaires visant le FN au Parlement européen, a affirmé un assistant parlementaire frontiste.

L’intéressé, homme-clé de l’administration du FN au Parlement européen, a été perquisitionné en juin, d’après une source proche du dossier, dans l’enquête sur les assistants parlementaires européens du parti d’extrême droite. Dans ce dossier, Marine Le Pen, désormais députée de Paris, et Marie-Christine Boutonnet, eurodéputée FN, ont été mises en examen.

Le Parlement européen a par ailleurs demandé au début de juillet à l’ENL d’apporter des « clarifications » sur plus de 500 000 euros de dépenses de fonctionnement financées par des fonds européens. Eurodéputé FN, Bernard Monot a dit à l’AFP : « C’est à 90 % grâce à M. de Danne que le groupe Europe des Nations et des libertés a pu être constitué. »