C’est l’émir Sheikh Tamim bin Hamad Al-Thani qui a appelé le prince héritier saoudien, Mohamed ben Salmane. / HANDOUT / AFP

La crise entre le Qatar et ses voisins du Golfe devrait durer. Samedi 9 septembre, l’Arabie saoudite a annoncé que Doha était prêt au dialogue pour résoudre la dispute qui l’oppose depuis le 5 juin à quatre pays arabes (Egypte, Bahreïn, Emirats arabes unis en plus de l’Arabie saoudite). Mais l’espoir d’une fin de crise a vite été douché. Riyad exige désormais du pouvoir qatari qu’il confirme sa volonté de négocier.

L’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a appelé au téléphone le prince héritier saoudien, Mohamed ben Salmane, pour exprimer son « désir de s’asseoir à la table du dialogue », a rapporté l’agence saoudienne SPA. Il s’agissait du premier contact officiel à ce niveau entre les deux pays depuis le début de cette crise sans précédent dans le Golfe.

Dans son compte-rendu de l’entretien, l’agence QNA du Qatar a précisé que l’appel avait été passé à la demande de Donald Trump. Le président américain a proposé vendredi sa médiation dans la crise. Ryad affirme de son côté que c’est bien l’émir du Qatar qui a eu l’initiative du coup de fil.

Interprétations différentes de l’appel

Selon QNA, Tamim ben Hamad Al-Thani a accepté une proposition du prince saoudien de charger deux personnalités de chaque pays d’« examiner les points en litige, sans atteinte à la souveraineté des Etats ». Or, Ryad a affirmé que les modalités du dialogue restent à déterminer.

« Ceci prouve que les autorités du Qatar ne sont pas sérieuses dans leur désir de dialogue », a rétorqué le porte-parole saoudien. Tout dialogue est donc suspendu alors que « l’inconsistance de la politique du Qatar n’aide pas à renforcer la confiance nécessaire ».

Un contenu de cette page n'est pas adapté au format mobile, vous pouvez le consulter sur le site web

L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte accusent leur voisin de soutenir des groupes extrémistes et lui reprochent sa proximité avec l’Iran, le grand rival de l’Arabie saoudite. Ils ont imposé à l’émirat le blocage des voies d’accès maritimes, aériennes et terrestres.

Donald Trump, médiateur efficace ?

Pour le Qatar, les exigences des autres pays du Golfe, comme fermer la chaîne Al-Jazeera ou une base turque sur son territoire, représentent une atteinte à sa souveraineté. Avant tout dialogue, l’Emirat gazier demande la fin des sanctions économiques qui le frappent.

Pour Kristian Ulrichsen, du Rice University’s Baker Institute for Public Policy, cité par l’AFP, l’appel entre Ryad et Doha, est un bon signe. « Je suis persuadé que cette percée potentielle est liée à la rencontre de l’émir de Koweït avec le président Trump et à l’accord apparent sur le fait que la crise a duré suffisamment longtemps et qu’il faut la résoudre », estime l’analyste.