Une femme rohingya transporte un sac de riz fourni dans un camp de réfugiés, en 2014. / Gemunu Amarasinghe / AP

Les rebelles rohingyas qui avaient attaqué fin août des postes de police dans l’Etat Rakhine, en Birmanie, déclenchant une campagne de répression de l’armée, ont déclaré dimanche 10 septembre un cessez-le-feu unilatéral d’un mois.

« L’Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA) déclare l’arrêt temporaire de ses opérations militaires offensives », a dit le groupe rebelle dans un communiqué sur Twitter. L’ARSA, qui dit vouloir défendre les droits bafoués de cette minorité musulmane, ajoute vouloir ainsi favoriser l’arrivée de l’aide humanitaire.

Exil

Près de 300 000 personnes, la plupart des musulmans rohingya, se sont réfugiées au Bangladesh pour fuir les violences qui sévissent dans le nord-ouest de la Birmanie, selon un décompte de l’ONU, alarmée par l’ampleur de l’exode.

« Quelque 290 000 Rohingya sont arrivés au Bangladesh depuis le 25 août », avait déclaré la veille Joseph Tripura, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR). La plupart arrivent à pied ou en bateau. Les deux pays ont une frontière longue de 278 km, et un quart de celle-ci est constituée par la rivière Naf.

La Birmanie a annoncé samedi qu’elle allait mettre en place des camps pour accueillir les musulmans rohingya déplacés, une première, après un nouvel appel de l’ONU, qui a enjoint vendredi à la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi de « se mobiliser ».

La pression monte pour Mme Suu Kyi – lauréate du prix Nobel de la paix 1991 – qui pour l’heure s’en est tenue à un communiqué dénonçant la « désinformation » des médias internationaux et à une interview jeudi à la télévision indienne. « Nous devons prendre soin de tous ceux qui vivent dans notre pays, qu’ils soient citoyens ou pas », y dit-elle aussi, dans des premiers mots de compassion depuis le début de la crise.

Environ 27 000 bouddhistes et hindous ont également fui leurs villages et ont trouvé refuge dans les monastères et les écoles du sud de la région.