Des officiers de police, mercredi, à Villejuif. / Christophe Ena / AP

Un homme radicalisé de 37 ans et le propriétaire, âgé de 36 ans, de l’appartement où un atelier clandestin d’explosifs a été découvert mercredi à Villejuif (Val-de-Marne) ont été déférés dimanche 10 septembre dans la matinée devant le procureur. Ce dernier a requis leur mise en examen et leur détention, a annoncé le parquet de Paris.

La troisième personne gardée à vue, un homme de 47 ans arrêté en compagnie du propriétaire de l’appartement, a été libéré dimanche matin, a précisé le parquet.

Les deux suspects seront présentés dans l’après-midi à un juge antiterroriste en vue de leur mise en examen, notamment pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Le procureur de Paris, François Molins, tiendra une conférence de presse dans la foulée. Son horaire n’a toutefois pas été précisé.

Découverte fortuite grâce à un artisan

Mercredi, 100 g de TATP avaient été découverts fortuitement dans un appartement de cette banlieue située au sud de Paris, selon des sources proches du dossier. Le TATP est un explosif artisanal instable souvent utilisé par l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) lors de ses attentats.

Dans le logement, les enquêteurs avaient notamment mis la main sur 10 l de produits permettant la fabrication de l’explosif, du matériel destiné à « conditionner un colis piégé » et des produits chimiques, ainsi que sur des feuillets en langue arabe.

Ce laboratoire clandestin avait été découvert après le signalement d’un artisan qui intervenait dans l’immeuble. Le propriétaire, inconnu des services, avait été arrêté quelques heures plus tard au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), non loin du laboratoire, dans un véhicule en compagnie de l’homme relâché dimanche matin, sans poursuites judiciaires.

De possibles liens avec la Syrie

Au cours de la nuit suivante, un homme de 37 ans « radicalisé et suivi par la DGSI » (Direction générale de la sécurité intérieure) avait été interpellé dans la commune voisine de Vitry-sur-Seine. Il pourrait être en contact avec des djihadistes en Syrie, selon des sources proches du dossier.

Son lien avec l’atelier clandestin n’était pas établi au moment de son interpellation, mais son rapport avec le propriétaire de l’appartement a pu être démontré au cours de leur garde à vue, selon une source proche du dossier.

Jeudi, lors d’une perquisition, les enquêteurs ont encore trouvé quelques litres de produits chimiques pouvant servir à fabriquer du TATP, dans un box loué à Thiais (Val-de-Marne) par le propriétaire du logement de Villejuif, selon une source proche du dossier.

Il y a « un certain nombre de liens et des communications téléphoniques » avec le théâtre syrien, avait affirmé jeudi le ministre de l’intérieur Gérard Collomb sur France Info.