Adil Rami lors du match face à Rennes. / Claude Paris / AP

Les supporteurs marseillais attendaient une réaction après la claque infligée par Monaco il y a quinze jours (6-1). Il n’en a rien été. Pis, l’OM a été humilié à domicile par Rennes (1-3), en clôture de la 5e journée de Ligue 1. Et le « Champions Project » vendu par la nouvelle direction de l’OM est déjà mis à mal.

Apathiques, en manque d’inspiration, les joueurs de Rudi Garcia ont subi les assauts rennais durant toute la partie, sans trouver de solution. Et sans montrer une once de début de révolte. Débordés dès le début de la rencontre (magnifique réalisation de Khazri à la deuxième minute, but de Bourigeaud à la 10e) les Olympiens n’ont jamais été en mesure de revenir sur de solides Rennais, auteurs de leur meilleure prestation depuis le début de la saison. Le but de Gnagnon à la 70e minute a déclenché les « Olé » chambreurs des spectateurs qui ont bu le calice jusqu’à la lie. La réduction du score par Morgan Sanson en fin de match, anecdotique, ne suffira pas à masquer les lacunes de son équipe.

Des supporteurs excédés

Certes, l’OM évoluait sans ses deux recrues « phares » de l’intersaison : Luiz Gustavo, suspendu, et l’attaquant grec Mitroglu, blessé. Mais les Phocéens retrouvaient Dimitri Payet, de retour de blessure, et Aymen Abdennour, le défenseur central fraîchement arrivé de Valence. Insuffisant toutefois pour prendre le dessus sur une équipe rennaise qui végétait à la 18e place du classement avec deux nuls et deux défaites au compteur avant cette rencontre. La lourdeur de la charnière centrale, le manque de poids au milieu de terrain, et le manque d’inspiration d’offensive ne manquent pas d’inquiéter pour l’avenir.

Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’ire des supporteurs de l’OM, déjà échaudés par un mercato estival plutôt bancal, et qui ont adressé un message sans équivoque au président Jacques-Henri Eyraud. Un an et deux mercatos après l’arrivée de Franck McCourt, l’équipe peine à trouver son identité.

« Fake Project »

« Peut-être qu’on nous a menti sur les moyens financiers. On est plus dans le Fake Project que dans le Champions Project au vu des recrues », s’inquiétait Christian Cataldo, le leader des Dodgers, l’un des groupes de supporteurs de l’OM. Les résultats semblent lui donner raison. Hormis le retour de Payet l’hiver dernier pour 35 millions, l’OM s’est offert des valeurs sûres comme l’international brésilien Luiz Gustavo, Steeve Mandanda, Adil Rami ou Valère Germain mais loin des espérances des fans, même si ces derniers sont lucides sur la réalité économique de leur club : « On ne s’attendait pas à avoir Neymar », plaisantait un fidèle du virage nord.

Les choix tactiques de Rudi Garcia (remplacement de Sakaï par Sarr), après ses choix hasardeux face à Monaco, commencent à interroger. Et l’absence de fonds de jeu n’en finit plus d’inquiéter. « Il n’y a qu’une réponse à la défaite, et c’est la victoire », avait clamé le technicien avant la rencontre, citant Winston Churchill. Mais quand les défaites succèdent aux défaites, il ne reste plus grand chose pour espérer. Avec ce revers, les hommes de Rudi Garcia chutent à la 10e place (7 points). Bien loin du podium et des ambitions de l’OM Champion Project…