La droite, emmenée par Erna Solberg, et l’opposition, conduite par le travailliste Jonas Gahr Støre, étaient au coude-à-coude dans les derniers sondages / MARIT HOMMEDAL / AFP

La coalition de droite de la première ministre sortante Erna Solberg est en tête des élections législatives en Norvège, selon les projections officielles diffusées lundi 11 septembre. Ces projections ont été publiées après la fermeture des bureaux de vote, à 21 heures.

Le parti conservateur et les populistes du Parti du progrès (anti-immigration) sont crédités, avec leurs deux alliés de centre droit, d’une majorité de 89 sièges sur les 169 du Parlement (contre 79 pour la coalition travailliste), selon des projections réalisées à 21 h 30 après dépouillement de moins de la moitié des bulletins.

Selon le chercheur Tor Blørklund, interrogé par le quotidien Dagbladet, les résultats des plus grandes villes norvégiennes, plus acquises à la gauche, pourraient empêcher la coalition de droite de creuser son avance.

« Prête pour quatre années de plus »

La droite, emmenée par Erna Solberg, et l’opposition, conduite par le travailliste Jonas Gahr Støre, étaient au coude-à-coude dans les derniers sondages, promettant un scrutin au résultat très incertain, potentiellement arbitré par des petits partis. En votant dans sa ville natale de Bergen, la première ministre sortante assurait être prête « pour quatre années de plus ». « Reste à voir si le peuple norvégien est prêt à quatre ans de plus avec moi ».

Son opposant, un millionnaire diplômé de Sciences Po Paris, promet un relèvement des impôts des plus riches pour consolider l’Etat providence cher aux Norvégiens et réduire les inégalités.

« Nous avons besoin d’un changement maintenant, parce que nous sommes en train de nous écarter les uns des autres », déclarait le responsable travailliste de 57 ans après avoir voté à Oslo dimanche.

Sous la baguette d’Erna Solberg, le riche pays nordique de 5,3 millions d’habitants, plus gros producteur d’hydrocarbures d’Europe de l’Ouest, a surmonté avec succès deux crises graves, celle du secteur pétrolier liée au plongeon du cours du baril à compter de l’été 2014, puis celle des migrants en 2015.

Le gouvernement a abaissé la pression fiscale pour relancer l’économie et la préparer à l’âge post-pétrolier, quitte à se servir – trop généreusement selon l’opposition et nombre d’économistes – dans l’astronomique fonds souverain du pays, qui pèse près de 1 000 milliards de dollars.

Pendant la campagne, les populistes ont été largement représentés dans la presse norvégienne, par la controversée ministre de l’immigration et de l’intégration, Sylvi Listhaug (Parti du progrès), climatosceptique, fan de Ronald Reagan et de Margaret Thatcher, et porteuse d’une politique d’asile extrêmement restrictive. Durant la campagne, les travaillistes ont ainsi dénoncé les difficultés de la première ministre à brider ses alliés populistes.