Les présidents des pays du G5 Sahel et le président français, Emmanuel Macron, le 2 juillet 2017 à Bamako (Mali), à l’occasion du lancement de la force conjointe anti-terroriste dans le Sahel. / LUC GNAGO / REUTERS

Le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, a inauguré, samedi 9 septembre à Sévaré, dans le centre du pays, le poste de commandement central de la nouvelle force conjointe des cinq pays du Sahel, ou G5 Sahel : Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad. La force, commandée par le général malien Didier Dacko, aura un état-major multirégional. Constituée sur le papier en juillet, avec un effectif prévu de 5 000 hommes, elle est très attendue pour renforcer l’action des armées nationales contre les mouvements transfrontaliers des groupes terroristes. Mais aussi pour soulager la mission de l’ONU au Mali, la Minusma, comme l’opération française Barkhane.

Outre Sévaré, la force devrait comprendre trois PC : l’un pour l’ouest de la zone à N’Beiketial, près de Nema, en Mauritanie, le deuxième pour le centre, à Niamey au Niger, et le troisième pour l’est à Wour, dans le Tibesti tchadien. Ce point stratégique se situe dans une région confrontée aux rébellions venues de Libye, et au carrefour de routes de trafics (migrants et drogues). Le Tchad mobilise déjà plusieurs milliers de soldats dans la zone.

Boucler le budget

Les sept bataillons relevant de cette armée régionale sont identifiés, les unités existant déjà. Reste à équiper et financer la force. L’Union européenne a promis 50 millions d’euros, la France apportant 8 millions en équipements (des véhicules blindés légers et des matériels de transmission). Les besoins, estimés au départ par les pays de la région à 430 millions d’euros, qu’ils financeront eux-mêmes à hauteur de 50 millions, sont en train d’être affinés – les Européens voudraient ramener le budget autour de 250 millions.

Plusieurs réunions, à l’ONU et à l’UE, sont prévues pour boucler le budget de cette organisation d’ici à la fin 2017. La Minusma pourrait voir, dans ce cadre, son mandat complété pour fournir le soutien de la force du G5 dans les domaines de la santé, de la force de protection, de l’alimentation et du carburant. Les premiers éléments seront opérationnels comme prévu en octobre, assure-t-on à Paris.