Des œufs en vente dans un supermarché de Lille, le 11 août 2017, en plein scandale du fipronil. / PHILIPPE HUGUEN / AFP

Stéphane Travert, le ministre de l’agriculture et de l’alimentation, l’a affirmé, lundi 11 septembre, au micro d’Europe 1 : sur les 2 900 élevages de poules pondeuses, contrôlés en France, aucun ne présentait de traces de fipronil, cet insecticide interdit. Le nombre d’élevages touchés dans l’Hexagone reste donc officiellement limité à un cas.

Selon Bruxelles, la fraude a surtout impliqué les Pays-Bas – où 258 élevages ont été bloqués par les autorités –, et la Belgique – où le nombre d’élevages concernés s’élève à 93. L’Italie est aussi affectée avec dix élevages, de même que l’Allemagne (7) et la Hongrie (2), sans oublier la France, où un élevage du Pas-de-Calais a fait usage du Dega-16.

Au cœur du scandale qui secoue la filière agroalimentaire européenne se trouve la société néerlandaise ChickFriend, qui a mélangé le fipronil mais aussi d’autres substances, dont certaines interdites, pour concevoir un produit qualifié de naturel et destiné à lutter contre les poux rouges, commercialisé sous le nom de Dega-16. Egalement dans le collimateur, l’entreprise belge Poultry-Vision, distributrice de produits pour les élevages et qui a vendu ce fameux Dega-16.

Réunion exceptionnelle à Bruxelles le 26 septembre

Mais les œufs contaminés se sont retrouvés dans des produits commercialisés en France, qu’ils aient été fabriqués en Belgique, en Hollande ou dans l’Hexagone. La liste des produits dans lesquels le niveau de fipronil était supérieur au seuil autorisé est diffusée sur le site du ministère de l’agriculture. Elle a été réactualisée et donc allongée, vendredi 8 septembre.

Elle contient désormais 39 références. Des gaufres, des biscuits au chocolat, des muffins, des pâtes et des pommes dauphine. La plupart sont des produits vendus sous marque distributeur. Lidl est entré dans la liste au côté de Marque Repère de Leclerc, de Franprix, Système U, Casino, Monoprix, Carrefour ou Netto. Quelques marques sont aussi concernées comme la Biscuiterie Latour ou Lotus.

La Commission européenne a décidé d’organiser une réunion exceptionnelle le 26 septembre à Bruxelles pour faire le point sur ce scandale alimentaire. La Belgique avait tiré le signal d’alarme au niveau européen le 20 juillet, mais l’usage frauduleux du fipronil remonterait déjà à novembre 2016.