Air Berlin a été lâché par son principal actionnaire en juin, et se trouve en faillite. | AXEL SCHMIDT / REUTERS

La bataille pour le dépeçage d’Air Berlin se poursuit. L’ancien champion du monde autrichien de formule 1 Niki Lauda a annoncé jeudi 14 septembre qu’il proposait environ 100 millions d’euros, avec les britanniques Thomas Cook et Condor, pour racheter la compagnie de transport touristique Niki. La filiale, qui exploite 21 avions, reste considérée comme l’un des actifs les plus sains du groupe allemand.

L’ancien pilote avait lui-même fondé cette compagnie en 2003, avant de la revendre au groupe Air Berlin en 2011.

Deuxième compagnie allemande, Air Berlin a été lâchée en juin par son principal actionnaire, la compagnie du Golfe Etihad, et s’est déclarée insolvable le 15 août. Elle avait annoncé que les offres de reprises devraient être déposées avant le 15 septembre.

Elle qui continue d’assurer ses vols grâce à un prêt d’urgence de 150 millions d’euros accordé par le gouvernement allemand, mais est confrontée depuis mardi à une vague d’arrêts maladie déposés par une partie de ses pilotes. Plusieurs centaines de vols ont dû être annulés depuis deux jours, au point que le ministre des transports allemand, Alexander Dobrindt, a exigé mercredi qu’ils cessent leur « manœuvre plutôt risquée et contre-productive en période de transition ».

Inquiétude sur la concurrence

La situation n’aura pas dissuadé Niki Lauda, qui a précisé à la radio publique O1 que l’offre englobait le rachat de 17 des 140 appareils d’Air Berlin pour renforcer la flotte de Condor. La compagnie aérienne Lufthansa avait déjà proposé d’en reprendre 90.

Dimanche, l’investisseur allemand Hans Rudolf Wöhrl avait annoncé offrir 500 millions d’euros pour reprendre Air Berlin, appelant les autres prétendants, à savoir Lufthansa, Condor, TUI, Germania et Niki Lauda à s’associer à lui.

Par ailleurs, Niki Lauda n’a pas démenti les informations du quotidien autrichien Kurier selon lesquelles il détiendrait 51 % du consortium qu’il a formé avec Thomas Cook et Condor en vue d’un rachat. « Nous nous complétons de façon idéale pour relancer Niki sur le marché des vols charter », a estimé M. Lauda, assurant que l’alliance « garantissait le remplissage futur des avions ».

Le gouvernement allemand a estimé, pour des raisons de concurrence, qu’une compagnie aérienne seule ne pourrait pas acheter Air Berlin. Malgré cette précaution, Niki Lauda a évoqué ses craintes pour la « concurrence » dans le ciel aérien, notamment autrichien, si Lufthansa, le numéro 1 allemand, remportait le morceau.