Les syndicats de Nokia ont été reçus, jeudi 14 septembre, par le secrétaire d’Etat à l’économie, Benjamin Griveaux, qui n’a pas pris « d’engagement » pour le moment, alors que l’entreprise a récemment annoncé la suppression de centaines d’emplois.

Nokia a dévoilé le 6 septembre un plan de suppression de 597 emplois supplémentaires en France d’ici 2019. Un plan auquel s’ajoutent 100 départs volontaires, selon la CFE-CGC. Quelque 400 postes avaient déjà été supprimés l’an dernier.

L’intersyndicale reproche à Nokia de ne pas avoir respecté les engagements pris lors du rachat d’Alcatel Lucent, en 2016, de maintenir les effectifs à hauteur de 4 200 pendant deux ans. Un engagement non tenu, une « duperie », puisque les effectifs actuels sont de « 3 941 », a accusé Pascal Guéhéneuf (CFDT). En cause : une centaine d’embauches réalisées seulement sur les 500 prévues dans le secteur de la recherche et développement, selon les syndicats.

« Aucune annonce »

C’était « une première réunion, rien d’extraordinaire », a résumé M. Guéhéneuf, tout en faisant part d’une « bonne écoute » de M. Griveaux, avec de « vrais échanges », a renchéri son homologue de la CFE-CGC, Frédéric Aussédat. Mais le secrétaire d’Etat n’a « pas pris d’engagement » avant de rencontrer la direction de Nokia, a ajouté M. Aussédat. Il n’y a eu « aucune annonce », a déploré de son côté Claude Josserand, pour la CGT.

Le secrétaire d’Etat à l’économie avait fait savoir qu’il recevrait jeudi syndicats, élus et direction. Finalement, les responsables français du géant finlandais des équipements télécoms ne seront reçus que la semaine prochaine. Une « réunion tripartite se tiendra avant fin septembre », ont assuré les syndicats à la sortie de la réunion, accompagnés de quelques élus.

Les syndicats voudraient que le plan social soit bloqué « tant que le niveau de 4 200 [salariés] n’est pas atteint », a expliqué M. Josserand, qui a évoqué un « cas de dumping social », les emplois touchés (fonctions centrales et support) devant être délocalisés dans des pays à bas coûts selon les syndicats.

Au-delà, l’intersyndicale attend aussi des engagements sur la « pérennité de l’activité » en France et sur la « stratégie ». « Le seul avenir qu’on nous offre aujourd’hui, c’est la 5G », aucun engagement « n’est tenu » par exemple « sur la cybersécurité », a souligné M. Aussédat.