La France n’est plus qu’à un point de la qualification pour la 18e finale de Coupe Davis de son histoire après la victoire de Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut, samedi, aux dépens de la paire serbe Zimonjic-Krajinovic (6-1, 6-2, 7-6).

Dans un stade Pierre-Mauroy à l’acoustique plus électrique que la veille – le toit était fermé, contrairement à vendredi – les Français ont pris l’avantage les premiers, en s’emparant du service de leur adversaire dès le quatrième jeu, confirmant dans la foulée pour mener 4-1.

Imprécise et brouillonne, la paire serbe a pâti visiblement de son manque de repères, les deux joueurs n’ayant disputé que deux matchs ensemble… soldés par deux défaites. Une désorganisation qui a contrasté avec la routine des Français, rompus à la discipline côte à côte (neuf titres sur le circuit).

Pour l’occasion, Nenad Zimonjic, 41 ans, avait troqué sa casquette de capitaine pour celle de joueur. Malgré son expérience d’ancien numéro un mondial de la discipline (il est aujourd’hui 39e), le capitaine-joueur a multiplié les fautes directes. Il n’a guère pu compter sur son comparse, Filip Krajinovic (813e en double), qui n’avait jusqu’alors disputé aucun match en double cette saison. En à peine vingt-cinq minutes, les Français se sont adjugés la première manche (6-1).

Démonstration

Dans le deuxième set, Mahut-Herbert ont assis un peu plus leur domination. A 1-1, au terme d’un échange spectaculaire qui a vu la balle passer précipitamment d’un camp à l’autre tel en tennis de table, la paire serbe a cédé sa mise en jeu. Une volée réflexe de Mahut puis un coup droit long de ligne ont cloué les Serbes sur place.

Même le capitaine-joueur Zimonjic n’a pu s’empêcher d’esquisser un sourire d’impuissance. Et les Bleus, sur leur lancée, ont enchaîné, trouvant une solution à tous les pièges posés par leurs adversaires. Parfois fébrile au service lors des matchs à enjeu, Pierre-Hugues Herbert s’est montré cette fois impérial sur chacune de ses mises en jeu.

Sur le banc, Yannick Noah a à peine eu besoin de donner de la voix. Après son autocritique hier, au sortir de la première des trois journées du week-end, le capitaine avait promis d’adapter son comportement dès le double – « même si je ne joue pas, je fais mon match et là, mon match n’est pas terrible », avait-il concédé après la défaite de Pouille. Les supporteurs serbes, eux, noyés parmi les 15 000 spectateurs, agitent timidement leurs étendards.

La stratégie tricolore, qui a consisté à viser le plus souvent possible le « rookie » Filip Krajinovic, s’est avérée payante : Mahut et Herbert ont pris le large, 4-2, puis 5-2. Au moment de servir pour le gain du deuxième set, Pierre-Hugues Herbert n’a pas tremblé et permis à la France de mener 6-1, 6-2 après une heure de jeu.

Le début de troisième set sera à l’image de la rencontre : à sens unique. Vainqueur de l’épreuve en 2010 face à la France, le capitaine Zimonjic, taulier de la sélection serbe depuis des années, dont il défend les couleurs depuis 1995, est apparu cette fois fébrile. Il a lâché son service d’entrée de troisième set quand les Bleus, eux, agiles au filet, ont transpercé quasi systématiquement la défense adverse.

Mais au moment de conclure le match, Herbert, puis Mahut, ont tremblé tour à tour, permettant aux Serbes de recoller au score à 5-5, puis de passer en tête. Un sursis de courte durée pour Zimonjic et Krajinovic. Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert se sont imposés finalement 7-6 après seulement 1 h 48 de jeu.

Devenus plus prévisibles car scrutés par leurs adversaires, les Français, numéros un mondiaux en 2016, avaient perdu leur spontanéité en début de saison. Depuis, leurs résultats étaient en dents de scie : défaites prématurées à Roland-Garros, Wimbledon et l’US Open ; victoires aux Masters 1000 de Rome, Montréal et Cincinnati. Avec cette victoire, samedi, ils tiennent désormais leur match référence en Coupe Davis.