Kurdistan irakien : Washington veut l’abandon du référendum d’indépendance
Kurdistan irakien : Washington veut l’abandon du référendum d’indépendance
Le Monde.fr avec AFP
Les Etats-Unis estiment que ce vote est une entrave à la lutte contre l’Etat islamique et qu’il pourrait encourager les élans séparatistes des pays voisins.
Un kurde irakien brandit un drapeau kurde à Arbil, dans le nord de l’Irak, le 15 septembre. / SAFIN HAMED / AFP
La Maison Blanche a appelé vendredi 15 septembre à l’abandon du référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien, prévu le 25 septembre en dépit de l’opposition de Bagdad, jugeant qu’il serait « provocateur » et « déstabilisant ».
Réaffirmant sa conviction que cette consultation serait une entrave à la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) et à la « stabilisation des zones libérées », Washington exprime clairement son désaccord après un vote du Parlement kurde irakien en faveur de cette consultation.
« Nous appelons le gouvernement régional kurde à abandonner le référendum à entamer un dialogue sérieux avec Bagdad dans lequel les Etats-Unis ont toujours été prêts à jouer un rôle de facilitateur », indique l’exécutif américain dans un communiqué. Les dirigeants irakiens à Bagdad jugent cette initiative contraire à la Constitution.
Velléités séparatistes
Ce référendum inquiète par ailleurs vivement les pays voisins, comme la Turquie ou l’Iran, qui redoutent qu’il n’encourage les velléités séparatistes de leurs minorités kurdes.
Les responsables kurdes affirment qu’une victoire du « oui » n’entraînerait pas aussitôt l’annonce de l’indépendance mais leur permettrait de lancer, en position de force, de nouvelles négociations avec le pouvoir à Bagdad.
Le Kurdistan bénéficie depuis 1991 d’une autonomie qui s’est élargie au fil des ans. En annonçant en juin avoir fixé la date du référendum, son président Massoud Barzani a envoyé le signal clair que l’Irak entrait dans une nouvelle phase. Après plus de trois années de combat pour chasser les jihadistes qui ont un temps tenu près d’un tiers de l’Irak, le pays revient aux problématiques confessionnelles et ethniques d’avant l’EI.