Il a 18 ans, un talent incroyable qui impressionne toute l’Europe, une maturité étonnante et les plus grandes équipes du monde lui font les yeux doux. Il s’appelle Luka Doncic et, comme Kylian Mbappé l’a fait avec le football, il fait trembler toute la planète basket.

Face à la Serbie, dimanche 17 septembre à 20 h 30, la Slovénie dispute la première finale européenne de son histoire, et le prodige Doncic y est pour beaucoup. Tout juste majeur, cet arrière évoluant au Real Madrid s’est imposé dès le début de cet Eurobasket comme la deuxième menace de l’équipe, derrière le meneur NBA Goran Dragic. Plutôt impressionnant pour quelqu’un qui n’a pas encore son permis de conduire, mais pas totalement surprenant, tant la précocité de Luka Doncic est flagrante.

Dessin animé et Euroligue

Fils d’un joueur de basket professionnel et d’une danseuse, le grand arrière (2,01 m) a été formé à Ljubljana, avant de débarquer, à seulement treize ans, dans l’une des places fortes du basket européen. Au Real Madrid, il a rapidement pris ses marques. Plus jeune joueur professionnel du club madrilène à seize ans et deux mois, il a très vite montré tous ses talents en Euroligue, battant là aussi des records de précocité. Surtout, il ne semble pas ralentir le rythme de son ascension, comme le montrent ses performances à l’Euro.

Face à la Grèce, en phase de poules, il a sorti son premier gros match : 22 points et une sérénité bluffante pour un joueur de son âge dans les moments les plus chauds. Encore précieux dans la correction infligée par son équipe à la France, il a surtout été décisif lors des matchs couperets, avec un match formidable à 27 points et neuf rebonds en quarts de finale.

Contre l’ogre espagnol, en demies, il a étalé toute sa polyvalence en frôlant le « triple double » (dix unités dans trois catégories statistiques) pour offrir à son pays sa première médaille européenne. Autant de coups d’éclat qui, s’ils font saliver les recruteurs américains, n’étonnent pas particulièrement son père, désormais consultant pour la télévision. « Ça ne me surprend pas du tout, déclarait-il au journal espagnol Mundo Deportivo après le quart de finale. Luka a réussi une grande saison au Real Madrid et il est venu à l’Euro avec beaucoup d’envie et de volonté de réussir, en étant en bonne santé et dans un bon environnement. »

Passé par le club français d’Evreux, Sasa Doncic a côtoyé en club l’actuel maître à jouer de la sélection slovène et mentor de son fils, Goran Dragic. Bien installé en NBA depuis dix ans, le meneur ne tarit pas d’éloges sur son jeune coéquipier : « C’est un diamant du basket européen. C’est encore un enfant, il regarde toujours des dessins animés… Mais quand on le met sur le terrain, c’est incroyable. »

L’archétype du joueur moderne

Qu’a-t-il de plus que les autres ? Pas vraiment un monstre physique, Luka Doncic impressionne surtout par sa science du jeu, ses fondamentaux et sa maturité. Evoluer dans l’une des meilleures équipes d’Europe depuis ses seize ans a forcément dû accélérer son développement de ce côté-là. C’est ce qui fait dire à un recruteur NBA, cité par le site Bleacher Report, que le jeu du Slovène est « à des années-lumière des autres » joueurs de sa génération.

18-year-old Luka Doncic's HUGE game (27pts, 9rbds) vs Latvia
Durée : 01:06

Pressenti pour être le premier choix de la draft 2018, le jeune homme a pour lui de posséder déjà une belle expérience, avec 47 matchs d’Euroligue disputés en plus de cet Eurobasket 2017. Il s’inscrit également dans les nouveaux standards du basket moderne, où les positions sont de moins en moins figées. Installé au poste d’arrière avec la Slovénie, il est tout à fait capable de remonter la balle comme un meneur ou d’évoluer au à l’aile. Malgré son poste théorique, il est aussi l’un des meilleurs rebondeurs de l’Euro : il a capté 8,3 rebonds par match en moyenne, plus que le légendaire pivot espagnol Pau Gasol.

Si les dirigeants des équipes NBA ne lui préfèrent pas les qualités athlétiques des stars universitaires, Luka Doncic pourrait donc bien devenir le deuxième Européen nº 1 de la draft, après Andrea Bargnani en 2006. Certains managers sont, en tout cas, très attirés par le profil technique du prodige. « Larry Bird, Kevin McHale, Dirk Nowitzki… On aurait tous pu les battre à la course, déclarait l’un d’entre eux à Bleacher Report. Mais on ne peut pas enseigner les qualités que Doncic possède. »

Face à la Serbie ce dimanche, Luka Doncic a une nouvelle occasion de briller au plus haut niveau. Mais il peut surtout contribuer à offrir à sa sélection, jamais médaillée depuis l’indépendance du pays en 1991, son premier titre européen.