Le public français a la palme du plus assidu d’Europe, avec 3,3 entrées par habitant et par an en moyenne, en 2016. / PIERRE VERDY / AFP

Quelques chiffres pour faire taire les atrabilaires amoureux du 7e art. Non, en France, le nombre de fauteuils dans les salles de cinéma ne baisse pas depuis dix ans. Au contraire. Selon une volumineuse étude intitulée « Géographie du cinéma », réalisée par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) et rendue publique lundi 18 septembre, il est même passé de 1 022 693 fauteuils en 2007, à 1 099 615 en 2016. Le parc cinématographique de l’Hexagone comptait, en 2016, 2 045 établissements (dont 209 multiplexes), regroupant un total de 5 843 écrans. En moyenne chaque année, 53 nouveaux écrans ont vu le jour durant la dernière décennie.

La France détient le premier parc cinématographique d’Europe, avec neuf écrans pour 100 000 habitants. La présidente du CNC, Frédérique Bredin, peut s’enorgueillir « d’un ancrage territorial unique, avec près de 1 700 communes équipées d’au moins une salle », si bien que 48 % de la population peut « se faire une toile » sans être obligée de parcourir de longues distances.

213 millions de tickets ont été vendus

Autre particularité, le public français gagne la palme du plus assidu d’Europe, avec 3,3 entrées par habitant et par an en moyenne. En 2016, 213 millions de tickets ont été vendus. En fait, selon l’auteur de l’enquête, Benoît Danard, ‎directeur des études, des statistiques et de la prospective du CNC, « 42,5 millions de spectateurs sont allés cinq fois dans l’année voir un film ». Ce résultat s’explique par la modernisation du parc, désormais totalement numérisé, et surtout par la très grande diversité de l’offre (quelque 7 796 longs-métrages programmés en 2016, dont 716 films inédits). Aux avant-postes de cette diversité, le parc de 1 200 salles d’art et essai concentre près d’un tiers de la fréquentation.

Selon la taille des agglomérations, le tarif de la place varie. Plus élevé à Paris que dans les villes de moins de 50 000 habitants, le prix moyen reste accessible, à 6,51 euros. Le profil de ces cinéphiles ? Un quart de mordus (qui vont au cinéma au moins une fois par semaine), 56 % de « réguliers » (au moins une fois par mois) et 18 % d’« occasionnels ». Il s’agit majoritairement d’hommes (à 54 %), d’inactifs (42,6 %), de plus de 50 ans (27,7 %) et de catégories socioprofessionnelles favorisées (CSP +, 31,7 %). Les étudiants sont surreprésentés (23,5 % des spectateurs).

En tête du palmarès national 2016, « Zootopie »

Dans toute la France, le palmarès des longs-métrages, qui ont totalisé le plus d’entrées en 2016, ne varie pas trop selon les régions. Figure en tête du palmarès national Zootopie, de Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush, avec 4,78 millions d’entrées, suivi par Les Tuche 2, le rêve américain, d’Olivier Baroux, Vaiana, la légende du bout du monde (Ron Clements et John Musker), la superproduction de Disney, Rogue One – le dernier de la série des « Star Wars », de Gareth Edwards – et The Revenant, d’Alejandro Gonzalez Iñarritu.

L’an dernier, les films américains ont été les plus plébiscités (avec 52,9 % des entrées), devant le cinéma français (35,8 %) et les longs-métrages européens – hors France – (9,2 %). Les autres cinémas (asiatique, sud-américain et africain) se sont contentés d’un bien maigrelet 2 %.