Le système électronique devant être utilisé pour la nouvelle élection présidentielle kényane, prévue le 17 octobre après l’invalidation en justice du précédent scrutin, ne sera pas prêt pour cette date, a affirmé, lundi 18 septembre, la société française spécialisée OT Morpho.

Cette ancienne filiale du groupe français Safran, rachetée en mai par le groupe Oberthur Technologies, a fourni à la Commission électorale (IEBC) un système de transmission des résultats (RTS) et 45 000 tablettes utilisées pour l’identification biométrique des électeurs lors du scrutin du 8 août. Ce service doit à nouveau être utilisé pour la nouvelle élection.

OT Morpho a « gelé et effectué une sauvegarde » du RTS et des kits biométriques, a indiqué la société française dans un communiqué, après l’invalidation de la présidentielle le 1er septembre. La Cour suprême avait pointé du doigt l’IEBC en évoquant des « irrégularités » dans la transmission des résultats.

Menace de boycottage

En conséquence, le RTS ainsi que les 45 000 tablettes biométriques doivent faire l’objet d’une nouvelle « installation » des systèmes en vue du nouveau scrutin, explique OT Morpho. « Cela représente une masse de travail très importante, qui ne peut être achevée d’ici au 17 octobre », a soutenu la société, précisant avoir écrit une lettre lundi à l’IEBC, afin de lui « rappeler » ces informations déjà transmises « précédemment ».

Le leader de l’opposition Raila Odinga a menacé de boycotter le nouveau scrutin si plusieurs exigences présentées à l’IEBC – dont la démission de plusieurs de ses membres – ne sont pas remplies. OT Morpho a par ailleurs répété lundi qu’un audit interne n’a montré « aucune trace d’activité suspecte ».

Raila Odinga, qui avait saisi la Cour suprême, affirme, lui, que le système de transmission a été piraté pour gonfler artificiellement les scores du président sortant Uhuru Kenyatta.

OT Morpho a également exprimé lundi sa « volonté » de participer « au plus vite » à un audit externe, et rappelé que le jugement complet et détaillé de la Cour suprême, qui doit préciser les irrégularités ayant entaché le scrutin, n’est pas encore connu et doit être rendu d’ici à vendredi.

Le système électronique est utilisé au Kenya pour la reconnaissance biométrique et la transmission des résultats, mais le vote est exprimé à l’aide de bulletins de vote en papier, qui sont introduits dans des urnes et comptés manuellement dans les bureaux de vote.