Crise des Rohingya : « Aung San Suu Kyi est en situation de faiblesse »
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Quelques heures avant l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi s’est adressée mardi 19 septembre pour la première fois à ses concitoyens sur la crise des musulmans rohingyas. Un message aussi destiné à la communauté internationale, dont la responsable a affirmé ne pas avoir peur « du regard ».

Elle a ainsi assuré que la Birmanie était « prête » à organiser le retour des plus de 410 000 membres de cette minorité religieuse réfugiés au Bangladesh voisin. Elle s’est dite « profondément désolée » pour les civils qui se sont retrouvés « pris au piège » de la crise et a condamné « les violations des droits de l’Homme ». « Nous sommes prêts à débuter la vérification » des identités des exilés, en vue de leur retour, a-t-elle déclaré dans un discours télévisé.

« Epuration ethnique »

La Prix Nobel de la paix avait apporté jusqu’ici son soutien sans faille à l’armée, accusée de mener des exactions sous couvert d’opération antiterroriste. Depuis trois semaines, elle ne s’exprimait d’ailleurs que par son service de presse et n’avait donné qu’une brève interview à la télévision indienne.

Après avoir annoncé qu’elle ne se rendrait pas à New York, Aung San Suu Kyi avait décidé de parler, non pas depuis la tribune de l’ONU, mais depuis Naypyidaw, la capitale administrative birmane. L’opinion publique est chauffée à blanc par les critiques internationales sur le sort des Rohingya, réfugiés au Bangladesh, qui ont fui l’Etat Rakhine (ouest de la Birmanie) où l’armée mène une vaste opération de représailles depuis des attaques, le 25 août, de rebelles musulmans. Une opération que les Nations unies qualifient d’« épuration ethnique ».