La rentrée 2016 en Staps à l’université de Lille avec des amphis dédoublés et en visioconférence pour accueillir le plus d’étudiants possible. / Le Monde

Pour réclamer un meilleur accueil des étudiants en sciences et techniques des activités sportives (Staps), environ 6 000 personnes ont manifesté ou se sont rassemblées dans toute la France, mardi 19 septembre, selon l’Association nationale des étudiants en Staps (Anestaps), affiliée à la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes), qui organisait cette journée d’action. L’Anestaps demande davantage de moyens, après que la quasi-totalité des universités a été obligée de procéder à des tirages au sort pour départager les candidats.

« Les universités, qui avaient annoncé 17 000 places, ont poussé les murs et on devrait arriver à 20 000. Mais 33 000 candidats avaient demandé une filière Staps en premier vœu sur APB », explique Orlane François, la présidente de l’Anestaps. En décomptant les élèves de terminale qui n’ont pas été reçus au bac et ceux qui ont pu préférer changer d’avis, ce sont finalement 10 000 candidats sérieux qui ont été éconduits faute de place en Staps, selon l’association.

Des manifestations ont notamment mobilisé à Amiens, comme le rapporte Le Courrier Picard, à Strasbourg ou à Avignon mais aussi à Lyon, Nancy, Bordeaux, Montpellier ou encore à Besançon, où 600 élèves doivent se partager un amphithéâtre de 120 places, selon les élus étudiants cités par France Bleu. « C’est la crise mais je veux ma place assise », pouvait-on lire sur une pancarte à Rouen, montre un reportage de France 3 Normandie.

« La France organise les Jeux olympiques de 2024. Le monde du sport attire et offre des débouchés. Mais nous ne sommes même pas capables de mettre les moyens pour financer les études des jeunes », déplore Orlane François. Une délégation de l’Anestaps doit être reçue par le cabinet de la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, mercredi 20 septembre. Alors qu’une rallonge de 700 millions d’euros a été annoncée pour l’enseignement supérieur dans le projet de loi de finances 2018, les représentants étudiants voudraient que les 10 000 candidats éconduits puissent bénéficier d’une inscription l’an prochain.

La disette budgétaire et les espoirs suscités par les annonces de crédit en 2018 ont été évoqués dans les cortèges, comme ici à Rouen :

« Nous voulons savoir ce qui reviendra à notre filière dans cette hausse du budget du supérieur. Nous allons aussi rencontrer les présidents d’université pour travailler sur le fléchage des crédits jusqu’aux Staps », dit Orlane François.

Un rendez-vous est également prévu avec le cabinet de la ministre des sports, Laura Flessel. Pour l’accès aux métiers du sport, la filière Staps est notamment en concurrence avec le brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, diplôme de niveau bac préparé en alternance. Ce sujet délicat aura aussi été évoqué dans les manifestations, comme ici en Savoie :