Alors que la France et le Royaume-Uni s’apprêtent à nouveau à faire pression sur les géants du Web en marge de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) mercredi 20 septembre, Twitter a annoncé la veille de nouvelles suppressions de comptes faisant l’apologie du terrorisme.

Selon le réseau social, près de 300 000 comptes de ce type ont été supprimés entre janvier et juin 2017. Soit 20 % de moins que sur les six mois précédents, souligne Twitter, sans pour autant avancer d’explication. Depuis le 1er août 2015, plus de 900 000 de ces comptes ont été supprimés par le réseau social. Les comptes en question sont ceux qui « incitent ou font activement la promotion de la violence liée à des organisations reconnues comme terroristes à l’international, ou des comptes qui tentent de contourner de précédentes mesures [prises à leur encontre] », selon la définition de Twitter.

Le réseau social souligne que trois quarts des comptes ont été suspendus « avant de publier leur premier tweet ». Il faut dire que ces comptes sont souvent créés à la chaîne afin de contourner la modération de Twitter. Une grande partie des comptes supprimés par le réseau social sont souvent aussitôt recréés – une partie du travail de modération de Twitter consiste donc à repérer ces comptes recréés.

L’entreprise se réjouit par ailleurs d’avoir repéré elle-même 95 % de ces comptes, grâce aux « efforts internes pour combattre ces contenus avec nos propres outils ». Sur la période précédente, ce chiffre était de 74 %. « On peut noter que les demandes de suppression de comptes issus de gouvernements représentent moins de 1 % des comptes supprimés », ajoute Twitter. Le nombre de comptes signalés par les autorités a d’ailleurs baissé de 80 % par rapport à la période précédente, écrit le réseau social.

Pression des gouvernements européens

La publication de ce rapport survient alors que la France, le Royaume-Uni et l’Italie s’apprêtent mercredi, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, à rencontrer de nouveau les grands groupes du Web Google, Facebook et Microsoft pour discuter de la propagande djihadiste, rapporte le Guardian. La première ministre britannique prévoit, selon le quotidien, de leur demander de supprimer ces contenus en moins de deux heures et de développer des technologies capables d’automatiser le processus.

Ce n’est pas la première fois que les gouvernements européens font pression sur les réseaux sociaux dans ce domaine. Depuis la vague d’attentats qui a frappé l’Europe, plusieurs rencontres ont eu lieu entre les représentants de plusieurs Etats, comme la France, le Royaume-Uni ou encore l’Allemagne, pour demander aux grande entreprises du Web de se montrer plus proactifs dans la lutte contre la propagande djihadiste. Certains, comme l’Allemagne, ont même fini par légiférer : les parlementaires ont adopté une loi contraignant les plates-formes à supprimer ce type de contenus en vingt-quatre heures, sous peine d’une amende de 50 millions d’euros.

Les grandes plates-formes annoncent régulièrement des progrès dans ce domaine. Récemment, Google, YouTube, Twitter et Facebook ont notamment mis en place des systèmes permettant d’automatiser en partie la détection de ces contenus.