Sandra Bertin, policière municipale niçoise accusée de diffamation par le ministre de l’intérieur d’alors, Bernard Cazeneuve, après l’attentat du 14 juillet 2016 sur la promenade des Anglais, a été relaxée jeudi 21 septembre par le tribunal correctionnel de Paris, au bénéfice de la bonne foi.

La policière avait affirmé avoir subi des « pressions » du ministère de l’intérieur pour modifier son rapport sur le dispositif policier en vigueur le soir de l’attentat. En réalité, elle a « pu en toute bonne foi », « fatigue physique et nerveuse » pesant, « interpréter de manière erronée la demande » d’une commissaire de la direction centrale de la sécurité publique, selon le tribunal.

Pas « d’intention maligne »

Au cours de l’audience, la procureure avait estimé que Mme Bertin n’avait pas eu d’« intention maligne » en rapportant ces prétendues pressions à une journaliste du Journal du dimanche, dont l’article, publié le 24 juillet, avait alimenté une polémique sur le dispositif de sécurité au moment de l’attentat perpetré par Mohamed Lahouaiej Bouhlel sur la promenade des Anglais.

Dans le JDD comme à l’audience, Sandra Bertin, responsable des 1 734 caméras de vidéosurveillance installées à Nice, a parlé d’une pression « crescendo » exercée au lendemain du drame par une représentante du ministère de l’intérieur, qui lui aurait demandé de modifier un rapport sur les positions des policiers nationaux sur le parcours du camion.

Cette version des faits a été démentie au tribunal par plusieurs représentants, à des échelons divers, de l’administration de la police nationale et du ministère de l’intérieur.