A New York. / JEWEL SAMAD / AFP

Dans la bataille pour la domination du marché des smartphones, Google, fournisseur d’Android, le système d’exploitation le plus répandu au monde, n’entend pas être cantonné à la partie logicielle. L’annonce coup sur coup de la sortie prochaine du Pixel 2, le 4 octobre, et plus encore du rachat partiel de HTC, le confirme. Officialisée, jeudi 21 septembre, l’opération doit permettre au géant de Mountain View, moyennant 1,1 milliard de dollars (924 millions d’euros), de s’attacher les services d’une bonne partie des équipes de la division mobile du fabricant taïwanais, soit environ 2 000 personnes. Elle lui permettra également d’utiliser de manière non exclusive les licences de propriété intellectuelle du taïwanais. L’accord, encore soumis à autorisation, devrait être effectif début 2018.

La volonté de Google de peser sur le marché des terminaux n’est pas nouvelle. En 2011, il avait racheté Motorola pour 12,5 milliards de dollars, avant de le revendre trois ans plus tard au chinois Lenovo pour moins du quart de cette valeur. Mais l’intérêt d’Alphabet, la maison mère de Google, pour le marché du hardware est resté vivace, comme en ont témoigné les lancements en 2016 de plusieurs produits, dont les téléphones Pixel – produits par HTC – ou l’enceinte connectée Google Home.

Un savoir-faire qui lui manquait

En s’offrant les talents de HTC, Alphabet met la main sur un savoir-faire qui lui manquait afin de pouvoir proposer aux constructeurs tiers des solutions intégrées qui tirent le meilleur parti des logiciels de Google. En ce sens, les futurs téléphones de la marque feront figure de « showroom pour les partenaires de Google, explique Thomas Husson du cabinet Forrester, mais pas seulement ». Selon lui, un élément décisif a manqué jusque-là à Google pour transformer commercialement l’essai avec ses téléphones : une expertise en termes de distribution. Celle-là même que pourrait lui apporter HTC.

La collaboration entre HTC et Google n’est pas nouvelle. Le taïwanais a été le premier constructeur à intégrer dans ses téléphones le système d’exploitation Android en 2008. C’est également lui qui avait produit en 2010 le téléphone Nexus de Google. Une époque où HTC comptait encore parmi les acteurs majeurs du marché, avec plus de 10 % de parts de marché en 2011. Depuis, celles-ci se sont progressivement effondrées pour tomber à moins de 1 %.

Dans le communiqué annonçant l’accord avec Google, HTC fait pourtant part de sa volonté de continuer à produire des smartphones en son nom et à développer son activité dans la réalité virtuelle, où HTC s’est distingué avec le succès de son casque Vive.