Emmanuel Macronappele le 5 septembre « tous les propriétaires à baisser les loyers de 5 euros » par mois, lors d’un discours devant les préfets à l’Elysée. / POOL / EPA

Rabotage des aides personnelles au logement, baisse des loyers, révision des modes d’attribution des logements sociaux… Le Monde regroupe les tribunes reçues ces dernières semaines sur les points les plus controversés de la politique du logement dévoilée peu à peu par le gouvernement.

« Il faut assurer l’accès inconditionnel des familles en précarité au logement social ». Claire Hédon, présidente d’ATD Quart Monde, plaide pour une autre politique du logement social, fixant des loyers indexés sur les revenus, mais sans aide sociale, et diminuant la charge foncière des bailleurs sociaux.

Norbert Fanchon : « La mort du logement social est programmée ». Le président du directoire du Groupe coopératif Gambetta explique que la politique d’Emmanuel Macron en matière de logement social est dangereusement contre-productive.

Aides au logement : « attention aux simplifications dangereuses ». Jean-Claude Driant, professeur à l’Ecole d’urbanisme de Paris, s’inquiète de l’ignorance et du simplisme dont certains « experts » font preuve quand ils dénoncent le « gâchis » des politiques de logement menées en France.

Il ne faut pas « repousser la réalisation du quota de 25 % de logements sociaux ». Pour Bernard Devert, fondateur d’Habitat & Humanisme, toute limitation des contraintes des communes en matière de diversité sociale serait une grave erreur, politique et éthique.

Logement : l’échec programmé du « choc de l’offre ». L’urbaniste Frédéric Léonhardt estime que le plan d’action gouvernemental ne rompt pas avec les précédents. Il faudrait aux constructions neuves préférer des solutions locales basées sur le stock existant.

« La démonstration de l’effet pervers des APL n’est pas aussi tranchée que certains le prétendent ». Dans sa chronique mensuelle, l’économiste Philippe Askenazy estime que l’argument du gouvernement selon lequel les allocations logement sont une cause de la crise du logement est fragile.

« Avant de réduire les allocations logement, il faut appliquer la loi sur le contrôle des loyers », par Camille Mialot (Maître de conférences à l’école de droit de Sciences Po Paris, avocat spécialiste en droit public). Pour le juriste, le gouvernement ferait mieux de faire appliquer la loi plutôt que de s’en prendre aux personnes les plus modestes.

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– Logement : les professionnels inquiets des projets de réforme, par Isabelle Rey-Lefebvre. Impôt sur la fortune immobilière, recentrage du dispositif Pinel, baisse des aides au logement… les projets du gouvernement agacent le secteur.

Le plan logement du gouvernement fait porter l’effort financier sur le secteur social, par Isabelle Rey-Lefebvre. L’exécutif a présenté mercredi sa stratégie pour réaliser des économies sur la dépense publique.

Jacques Mézard : « Le mouvement HLM doit évoluer, se restructurer », propos recueillis par Isabelle Rey-Lefebvre. Le ministre de la cohésion des territoires veut encourager la mobilité des locataires dans le parc social et n’exclut pas de modifier la loi. Sa « stratégie logement » ambitionne de réaliser des économies sur les dépenses publiques consacrées au logement (40 milliards d’euros) en adaptant certaines règles favorisant notamment une plus grande mobilité des locataires.