C’est l’événement de cette fin de l’année pour la division de Microsoft consacrée aux jeux vidéo : la sortie de sa Xbox One X le 7 novembre au prix de 500 euros. Une console qui permettra d’afficher les mêmes jeux que la Xbox One « simple », mais avec une finesse inégalée – à condition de posséder un téléviseur 4K.

C’est du moins la promesse qui est faite aux joueurs : les mises à jour de classiques de la console, telles que Quantum Break ou Gears of War 4, devraient permettre d’en juger sur pièce au lancement de la machine.

Mais, et c’est une lapalissade, une console sans jeu n’a pas grand intérêt. Le constructeur américain a invité Le Monde à Londres pour se faire un avis sur ceux-ci en amont de leur lancement.

Les grands noms

Bien sûr, la Xbox One accueillera la majorité des gros titres qui sortiront sur sa concurrente, la PlayStation 4. On pense à La Terre du Milieu : L’Ombre de la guerre (10 octobre), ou à Assassin’s Creed Origins : testé à plusieurs reprises sur Xbox One X, ce nouvel épisode teinté de jeu de rôle s’annonce superbe (en tout cas sur la console de Microsoft), et pourrait être un nouveau départ réussi pour une saga qui s’essoufflait un peu.

Mais Microsoft mise également, pour les semaines et mois à venir sur quelques exclusivités disponibles uniquement sur Xbox One, Xbox One X… et PC.

« Assassin's Creed Origins », disponible à la fin d’octobre sur PC, PlayStation 4 et Xbox One. / Ubisoft

Le gros morceau, c’est évidemment Forza Motorsport 7, jeu de course automobile à tendance « simulationniste » attendu pour le 3 octobre. Lors de la journée de démonstration organisée par Microsoft, des mots comme « excellente sensation de pilotage » ou « encore mieux que Forza Motorsport 6 » ont été lâchés par la cohorte de journalistes passionnés de sports automobiles présents, et les mérites d’un mode carrière plus riche et plus varié ont été vantés.

Forza Motorsport 7 - E3 2017 - 4K Announce Trailer
Durée : 01:42

Une évidence s’imposera tout de même aux plus piétons des joueurs : la copie rendue par Microsoft est graphiquement superbe – et techniquement impeccablement fluide. Les effets météorologiques en particulier en mettent plein la vue, à l’image de la pluie ou des tourbillons de sable aperçus sur le circuit dubaïote.

Au chapitre des incontournables de Microsoft, on pourra néanmoins regretter l’absence cette année de nouveau jeu de tir de la série Halo. En revanche, le constructeur a dévoilé une extension pour Halo Wars 2, sa déclinaison en jeu de stratégie. « Awakening the Nightmare », c’est son nom, sera disponible dès le 26 septembre.

« Halo Wars 2 », en plus de recevoir une nouvelle extension, sera bientôt jouable en 4K. / Microsoft

Autre gros nom à rejoindre le casting de la Xbox One : PlayerUnknown’s Battlegrounds, sans aucun doute le phénomène de l’année. Avec une recette pourtant simple (cent joueurs parachutés sur une île déserte : à leur charge de trouver des armes et d’être le dernier survivant), le jeu s’est déjà vendu à 11 millions d’exemplaires sur PC et ne montre aucun signe d’essoufflement. La version Xbox One, a priori prévue pour la fin de l’année sans davantage de précision, connaîtra-t-elle le même phénoménal succès ?

« PlayerUnknown’s Battleground », un nom impossible et un succès phénoménal. / Microsoft

Des titres de niche

Loin, très loin des jeux de course ou de tir à la mode, d’autres titres exclusifs (sur console) à la Xbox One sont à surveiller en cette fin d’année. Des titres souvent plus modestes. Plus enfantins aussi.

On compte parmi eux le dyptique Disney Adventures ou Rush : a Disney’s Pixar, des jeux Kinect qui seront disponibles dès le 31 octobre dans des versions jouables à la manette traditionnelle, ou encore, à la même date, une version enrichie de Zoo Tycoon.

Mais ceux qui retiennent l’attention, ce sont surtout deux aventures nouvelles qui ont pour point commun leur feeling définitivement rétro.

Le premier, Super Lucky’s Tale, est la suite d’un jeu en réalité virtuelle. Un jeu de plate-forme en 3D à l’ancienne, grand public, sage mais appliqué, qui évoque vaguement un Super Mario 3D World dans lequel un gentil renard aurait remplacé le plombier à la retraite. Sortie prévue pour le 7 novembre.

« Super Lucky’s Tale », jeu de plate-forme très générique mais appliqué. / Microsoft

Et puis il y a Cuphead. Annoncé il y a trois ans, le jeu des frères Moldenhauer sortira finalement le 29 septembre. Un titre qui a déjà beaucoup fait parler de lui, rarement pour les bonnes raisons. Il y a d’abord eu l’engouement initial, démesuré, provoqué par sa direction artistique il est vrai unique, hommage appuyé aux dessins animés des années 1930. Il y a ensuite eu son développement à rallonge, l’impression que ses créateurs ne savaient pas trop où ils allaient. Et puis il y a eu cette polémique absurde, après la vidéo du journaliste américain Dean Takahashi, fin connaisseur de l’industrie mais joueur médiocre, qui lui a valu des torrents d’insultes.

Autant d’accidents de parcours qui ne doivent pas faire oublier l’originalité de ce titre esthétiquement sublime, et à la difficulté certaine. Mais si les séquences de combats contre des boss auxquelles Le Monde a pu se mesurer sont plutôt convaincantes, il faudra encore voir, sur la longueur, si les niveaux à la progression traditionnelle, a priori assez mous et répétitifs, ne plomberont pas l’ensemble.

Cuphead Trailer - E3 2017: Microsoft Conference
Durée : 00:48

Dans les starting-blocks pour 2018

Initialement prévus pour cette année, les deux jeux qui suivent ont finalement été repoussés au premier semestre 2018, signe sans doute qu’ils n’étaient pas encore au niveau.

Concernant le premier, on ne s’en étonnera pas. Essayé en juin lors du Salon du jeu vidéo de Los Angeles, Crackdown 3 n’avait alors franchement pas de quoi enthousiasmer. S’il se rêve en parfait représentant de la puissance de la Xbox One (ses environnements destructibles sont censés être démentiels), ce clone de GTA à la mode superflic/super-héros paraît en réalité extrêmement vide, daté, et pour tout dire assez vilain.

Le même doute a pu s’emparer des différents observateurs de l’industrie vidéoludique au visionnage des vidéos et des démonstrations de Sea of Thieves. Mais manette en main on s’est plutôt amusé avec ce jeu de pirates qui ne se prend pas au sérieux, développé par le studio britannique Rare (Battletoads, Donkey Kong Country, Goldeneye 007, Viva Piñata…)

« Sea of Thieves », jeu de piraterie pour quatre joueurs, était initialement attendu pour 2017. Sa sortie a été repoussée à l’horizon 2018. / Microsoft

Avec trois autres matelots, incarnés par des amis ou des inconnus, le joueur est invité à se lancer à l’assaut d’une version fantasmée des Caraïbes, tentant d’amasser un maximum de richesses en explorant d’innombrables îles à la recherche de trésors, de monstres, de défis et divers minijeux. A moins qu’il préfère rester à bord, humer l’air marin en jouant un peu d’accordéon. Mais attention : d’autres équipages rôdent dans l’archipel, auxquels il va falloir se mesurer… voire se battre.

La sortie du jeu a également été repoussée au premier semestre 2018. On se prend à rêver que ce délai a fait du bien à Sea of Thieves.