Une « refondation tout à fait historique » de l’organisation du Front national. C’est ce qu’a annoncé Marine Le Pen en inaugurant à Toulouse, samedi 23 septembre, une tournée à la rencontre des militants et des cadres, qui comportera douze étapes, soit environ deux par mois. Avec comme point de mire un congrès du parti, le 11 mars à Lille :

« La refondation est tout à fait historique puisque l’organisation du FN n’a jamais véritablement changé depuis quarante-cinq ans et que nous avons par conséquent tout à réinventer. [...] Nous avions dit que nous allions tout changer du sol au plafond, en tout cas nous allons lancer le débat sur l’intégralité des aspects qui font le fonctionnement de notre mouvement, avec un certain nombre de lignes. »

Vivement secouée par le départ, jeudi, de l’ex-numéro deux Florian Philippot et de ses fidèles, Marine Le Pen a une nouvelle fois appelé « d’autres candidats » à se présenter contre elle le 11 mars, s’ils souhaitent « représenter d’autres lignes ».

Une ligne « ni droite ni gauche »

Alors que certains l’incitent depuis des mois à droitiser la ligne du Front national, la présidente du parti a répondu : « Je ne sais pas s’il y a une aile gauche, une aile droite, il y a une ligne, celle que je porte en vertu d’un processus démocratique, qui m’a vu élire à la tête du FN deux fois », en 2011 et en 2014, et cette ligne « est unique » :

« Cette ligne que je porte depuis 2002, je vais la présenter à nouveau puisque je serai à nouveau candidate à la tête du Front national. Je n’entends pas changer cette ligne ni droite ni gauche”, je l’ai portée, conçue et incarnée depuis quinze ans. La dédiabolisation, j’en ai été la première instigatrice. »

Arrivé au second tour de la présidentielle, « le FN n’est définitivement plus un mouvement d’opposition : il doit acquérir une culture de gouvernement » à tous les échelons où il comporte des élus, a-t-elle dit.

Des « alliances éventuelles » en discussion

Par ailleurs, la présidente du FN souhaite « discuter de [ses] alliances éventuelles, qui ne doivent pas avoir pour conséquence des compromissions de quelque sorte que ce soit, mais cette culture-là, nous devons l’intégrer ».

Mme Le Pen a exprimé également son « espoir d’acquérir de nouvelles relations avec la presse », tout en disant qu’elle continuerait de refuser la présence de journalistes de Mediapart et de l’émission « Quotidien » (TMC) aux événements du FN, ces derniers étant restés à l’extérieur de la conférence de presse toulousaine.

Outre le nom du FN, qu’elle souhaite changer, Mme Le Pen entend proposer « un journal des élus », « un quotidien participatif en ligne », « une revue intellectuelle – ça a manqué ces dernières années – », ainsi qu’une « une revue de presse en ligne ».