L’application TBH est sortie en août. / tbh

Après Secret, Yik Yak et Sarahah, une nouvelle application anonyme triomphe chez les adolescents américains depuis quelques semaines. En général, l’arrivée de ce type de plate-forme, sur laquelle on commente ses camarades de classe en tout anonymat, finit par générer insultes, campagnes de harcèlement et condamnation du corps enseignant. Et pourtant il se pourrait que cette nouvelle venue change la donne.

TBH – acronyme de To Be Honest (« pour être honnête ») – se veut une application positive, faite pour gonfler l’ego de ses utilisateurs. « Nous avons créé TBH parce que nous pensons que nous devrions nous sentir mieux en utilisant les réseaux sociaux – et non pas plus mal », peut-on lire sur le site de l’application.

« Qui a le plus de chances de devenir président ? »

Concrètement, à l’inverse d’autres applications anonymes, TBH ne permet pas d’écrire ce que l’on souhaite. L’appli pose des questions censées êtres positives à ses utilisateurs : « Qui vous fait le plus rire ? » « Qui est le meilleur organisateur de fêtes ? » « Qui a le plus de chances de devenir président ? » « Qui a le plus beau sourire ? »… A chaque question, quatre noms d’amis, piochés au hasard dans le carnet d’adresse, sont proposés. L’utilisateur doit choisir lequel correspond le mieux à la question posée ; il peut aussi demander à ce que quatre autres noms soient proposés.

De l’autre côté, la personne que vous avez désignée comme étant « complètement Serpentard » – si tant est que cela soit un compliment – en sera informée, mais ne connaîtra pas votre identité. A la place, elle recevra à chaque fois une gemme, rose si la réponse vient d’une fille, bleue d’un garçon et violet si la personne a choisi l’option « non binaire » lors de son inscription.

La plus téléchargée de l’App Store

Lancée le 3 août, TBH s’est hissée au rang d’application la plus téléchargée de l’App Store et revendique pas moins de 2 millions d’utilisateurs quotidiens. Et ce, dans la quinzaine d’Etats américains seulement où elle est disponible. Elle se déploie au fur et à mesure, ce qui lui permet d’éviter de crouler sous les requêtes, mais aussi de se faire désirer dans les Etats où elle n’est pas encore présente, s’assurant un succès immédiat dès son arrivée.

Ces dernières années, les applications Secret, Yik Yak, Whisper ou encore Gossip, en France, avaient causé beaucoup d’inquiétudes. Très utilisées dans les établissements scolaires, elles permettaient la diffusion de ragots et de messages violents sous couvert d’anonymat. Les plus célèbres ont souvent bénéficié d’un effet de mode éclair, avec un succès très éphémère. Secret a d’ailleurs depuis fermé ses portes, tout comme Gossip, à la suite d’une polémique et d’une mise en garde du ministère de l’éducation nationale. Au début de l’été, une autre application du même type, Sarahah, avait elle aussi atteint les sommets de l’App Store. TBH, de son côté, affirme ne pas avoir de modèle économique établi – l’application a été créée en quelques semaines par une petite entreprise californienne, Midnight Labs, dont toutes les précédentes créations ont échoué.