La mairie d’Orléans, le 28 juin 2015. / GUILLAUME SOUVANT / AFP

Pour faire face à la baisse des dotations appliquée par le précédent gouvernement et à la maîtrise de la hausse de leurs dépenses de fonctionnement proposée par l’actuel pouvoir, les collectivités territoriales entendent clairement rogner sur leurs dépenses de personnel, qui ont malgré tout augmenté de 0,9 % en 2016. C’est leur préoccupation prioritaire, à 88 %, selon le baromètre annuel des collectivités locales publié lundi 25 septembre par Villes de France et l’Assemblée des communautés de France (étude réalisée par Randstad entre le 7 juin et le 20 juillet auprès de 523 responsables ressources humaines de collectivités).

Pour parvenir à baisser la masse salariale, elles privilégient « la révision des temps de travail et l’organisation des services » (50 %), « la maîtrise du recrutement » (46 %) et des « plans d’action pour limiter l’absentéisme » (34 %). Les collectivités entendent cependant agir sur d’autres leviers notamment en favorisant les mobilités internes et en mutualisant des services entre les intercommunalités et les communes membres. Paradoxalement, cependant, la part des communes qui projettent une hausse de leurs effectifs (18 %) progresse de 5 points par rapport à 2016.

Selon l’étude, le principal levier utilisé par les collectivités pour baisser leurs effectifs repose sur le non-remplacement des départs à la retraite, pour 71 % d’entre elles. Viennent ensuite le non-renouvellement de contractuels (14 %) ou le transfert d’employés dans le cadre d’une mutualisation (7 %).

Pas de la hausse de la fiscalité

Près de neuf collectivités sur dix (88 %) disent avoir déjà engagé une baisse de certaines charges de gestion ou envisager de le faire. En revanche, plus de la moitié (54 %) exclut de recourir à une hausse de la fiscalité et six sur dix veulent éviter une baisse du service rendu aux citoyens. Malgré le dégrèvement annoncé de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages, les communes et les intercommunalités ne semblent donc pas vouloir s’empresser d’en augmenter les taux.

A noter, enfin, qu’une part significative des collectivités territoriales ne semble pas encore s’être appropriée le nouveau régime indemnitaire d’attribution des primes pour les agents de la fonction publique. Ce système en vigueur depuis 2014 dans la fonction publique d’Etat, qui fusionne dans un même régime plusieurs types de prime, a été progressivement mis en place en 2017 dans la fonction publique territoriale. Selon le baromètre, près d’un tiers des collectivités (31 %) ne l’ont pas encore instauré et 5 % d’entre elles ne connaissent même pas son existence.