LES CHOIX DE LA MATINALE

Au menu cette semaine, un clip tourné par Charlotte Gainsbourg, un festival consacré à la chanson francophone et un extrait du nouvel album du chanteur Morrissey.

UNE VIDÉO : « Deadly Valentine », par Charlotte Gainsbourg

Charlotte Gainsbourg - Deadly Valentine (Official Music Video)
Durée : 06:05

Une semaine après avoir dévoilé un premier morceau en demi-teinte, – Rest –, qui donne son titre à son prochain album solo, la chanteuse et comédienne Charlotte Gainsbourg se montre nettement plus convaincante sur ce second extrait. Coécrit et produit par Guy-Manuel de Homem-Christo des Daft Punk, Deadly Valentine entend clairement convoler avec les dance-floors. Une électro pop entêtante, nappée de cordes gracieuses, portée par un refrain chanté cette fois en anglais.

A cette occasion, l’actrice franco-britannique est passée derrière la caméra pour réaliser le clip qui l’accompagne. Le court-métrage, d’une durée de six minutes, déroule au gré d’une course éperdue un brin surréaliste, différentes étapes de la vie d’un couple interracial, de l’enfance, à l’adolescence jusqu’à la maturité. Pour incarner sa jeunesse, Charlotte Gainsbourg a choisi de diriger ses filles, Alice et Joe, toutes vêtues de robe de mariée. Son partenaire du même âge à l’écran n’est autre que le musicien Devonté Hynes de Blood Orange (et anciennement Lightspeed Champion).

« Pas mariée, mais partageant ma vie avec la même personne depuis 26 ans, je tenais à cette idée d’un couple en course, qui vieillit sur le chemin de l’église », commente-t-elle dans le communiqué officiel. La chanteuse sortira Rest, son cinquième album, le 17 novembre sur le label français Because Music. Produit par SebastiAn de du label Ed Banger, le disque bénéficie également de collaborations avec Paul McCartney, le violoniste et arrangeur canadien Owen Pallett (Arcade Fire), ou encore le songwriter australien Connan Mockasin. Après Air, Beck ou encore Etienne Daho, l’interprète du tube sulfureux Lemon Incest sait décidément très bien s’entourer. Franck Colombani

DEUX FESTIVALS :

  • L’Estival, à Saint-Germain-en-Laye, jusqu’au 7 octobre

Affiche de la 30e édition de L’Estival. / DR

Commencée vendredi 22 septembre, la 30e édition du festival L’Estival, se poursuit dans divers lieux de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) jusqu’au samedi 7 octobre. Avec une ligne artistique consacrée à la chanson francophone représentée autant par des chanteuses et chanteurs bien identifiés que par des nouveaux venus ou récemment repérés. Sont ainsi notamment annoncés le duo de Michèle Bernard et Monique Brun, le groupe Radio Elvis, Leïla Huissoud, Catherine Major dans une même soirée avec Olivia Ruiz en vedette, une journée découvertes avec David Sire, Adélys, Nour (Suisse), Samuele (Canada), Mathias Bressan (Belgique), Alain Schneider, Les Franglaises, Jacques Haurogné, Lisa Martin en première partie de Jane Birkin et une soirée « 30 ans 30 chansons » par la chorale Dédicace avec Yael Naim, Tryo, Clarika et Jules. Sylvain Siclier

L’Estival, à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), Théâtre Alexandre-Dumas, Auditorium Debussy, Salle Jacques-Tati, place du Marché, Manège royal… Tél. : 01-30-87-01-97. Nombreux concerts en accès libre, places à retirer à la billetterie du festival, place Royale. Concerts payants de 22 € à 40 €.

  • Jazzèbre, à Perpignan et communes alentours, jusqu’au 22 octobre

Affiche de la 29e édition du festival Jazzèbre. / DRAGON NOIR

« Le rendez-vous jazz et musiques du monde en Roussillon » : ainsi est présenté le festival Jazzèbre sur son site Internet. Avec, pour la 29e édition du festival, qui a débuté le 23 septembre et se poursuit jusqu’au 22 octobre, des concerts dans sept lieux à Perpignan (Pyrénées-Orientales) et dans une dizaine de communes proches. Parmi les concerts annoncés, notons ceux du saxophoniste Sylvain Rifflet, du trio Mowgli, de la saxophoniste Géraldine Laurent, du pianiste Tigran Hamasyan, du pianiste Gregory Privat et du percussionniste Sonny Troupé, du contrebassiste Guillaume Seguron, du guitariste Gilles Coronado, du violoncelliste Vincent Courtois avec le bassiste John Greaves et le batteur Mark Nauseef, du Brotherhood Heritage ou du duo Gael Horellou au saxophone et Ari Hoenig à la batterie. S. Si.

Festival Jazzèbre, à Perpignan et dans diverses communes des Pyrénées-Orientales et de l’Aude. Jusqu’au 22 octobre. De 5 € à 29 € selon les spectacles.

UNE CHANSON : « Spent The Day in Bed », de Morrissey

Morrissey - Spent the Day in Bed (Official Lyric Video)
Durée : 03:31

Réputé pour ne pas avoir sa langue dans sa poche, le chanteur et parolier anglais Morrissey nous revient plus remonté que jamais. Le 17 septembre, l’ancien leader du groupe pop The Smiths a inauguré son premier compte Twitter par un mystérieux tweet, tout en ironie « Spent the day in bed… » (« J’ai passé la journée au lit »). Le mystère s’est levé dès le lendemain, puisqu’il s’agit en fait du titre du premier single extrait de son prochain album. Sur ce morceau de facture électro, ancré dans l’esprit brit pop des années 90, le crooner rock tire à boulet rouge sur les affres de notre société moderne, recommandant non sans un humour acide, de rester au lit plutôt que d’écouter les nouvelles « qui peuvent vous faire peur, et vous faire sentir seul et petit ».

Quant à son nouvel album solo, il s’intitule Low In High School et est attendu pour le 11 novembre chez BMG. L’album a été produit par l’Américain Joe Chiccarelli, déjà de l’aventure sur le précédent opus, et enregistré en partie au studio La Fabrique à Saint-Rémy-de-Provence, ainsi qu’à Rome, au Forum Studios du compositeur Ennio Morricone. La pochette fait déjà l’objet d’un scandale, le portrait d’un écolier devant les grilles du palais de Buckingham tenant une hache et un panneau avec la mention « guillotinez la monarchie ». Et à en juger par les titres de certaines chansons figurant sur le prochain album, (Who Will Protect Us From the Police ?, Israel), Morrissey n’a pas encore fini de faire parler de lui. F. C.

UN CONCERT : le pianiste Evgeny Kissin, au Théâtre des Champs-Elysées, jeudi 28 septembre

Le pianiste russe Evgeny Kissin. / DR

Evgeny Kissin pourrait se contenter d’être l’un des pianistes les plus connus et les plus demandés au monde. Mais cet artiste rare, doté de moyens techniques hallucinants, habité d’une exigence folle, a souvent donné l’impression d’être muré dans un monde peu compatible avec la routine des concerts et des médias. En plus de trente ans de carrière, le prodige (45 ans aujourd’hui) a dompté l’insouciance d’une jeunesse virtuose pour atteindre une confondante maturité, qui ouvre le champ aux émotions les plus nobles et poétiques. L’Orchestre national de France, sous la direction de Lawrence Foster, l’accueillera jeudi 28 septembre dans un programme entièrement « Mitteleuropa » : le Deuxième Concerto pour piano de Bartok, précédé d’extraits de la Suite n°1 op. 9 d’Enesco, et suivie de la Suite de La petite renarde rusée de Janáček et des Danses de Galanta de Zoltan Kodály. Marie-Aude Roux

Théâtre des Champs-Elysées, 15 avenue Montaigne, Paris 8e. Jeudi 28 septembre, à 20 heures. Tél. : 01 49 52 50 50. De 5 € à 95 €.

UN SPECTACLE : « Yvette, Yvette, Yvette ! », Yvette Guilbert par Nathalie Joly, au Théâtre du Soleil, à La Cartoucherie de Vincennes, du 28 septembre au 22 octobre

Affiche du spectacle « Yvette, Yvette, Yvette ! », par Nathalie Joly. / YVES PRINCE

Yvette Guilbert (1865-1944), chanteuse, actrice, inspiratrice d’artistes, conférencière, que Nathalie Joly a fait revivre – son répertoire, sa personnalité, sa vie, ses déclarations – en trois spectacles, est à nouveau à l’affiche avec Yvette, Yvette, Yvette ! Ils sont présentés individuellement ou en une intégrale au Théâtre du Soleil, à Vincennes, du 28 septembre au 22 octobre.

Je ne sais quoi, traitait de la correspondance de Freud avec la chanteuse, En v’là une drôle d’affaire de sa décision d’arrêter en pleine gloire, de transmettre à d’autres son parlé-chanté novateur et Chansons sans gêne de la fin de sa carrière, ses écrits, ses réflexions sur sa vie artistique, la séduction, la place des femmes dans un monde d’hommes. L’ensemble constitue un hommage très complet à celle qui aura donné ses lettres de noblesse au patrimoine de la chanson de cabaret ou de café-concert, avant d’être l’exploratrice de textes précieux. Au même moment que ces trois épisodes rassemblés, est publié par Frémeaux & associés-Marche la route/Socadisc, un coffret de 3 CD avec le répertoire de chaque épisode. Une exposition au Théâtre du Soleil accompagne le spectacle. Au piano, Jean-Pierre Gesbert, et pour l’intégrale, Emelyne Chirol au violon. S. Si

Yvette, Yvette, Yvette !, au Théâtre du Soleil, à La Cartoucherie, route du Champ-de-Manœuvre, Bois de Vincennes. « Je ne sais quoi » épisode 1, le jeudi à 20 h 30, « En vl’à une drôle d’affaire », épisode 2, le vendredi à 20 h 30, « Chansons sans gêne », épisode 3, dimanche à 16 heures, intégrale des trois épisodes, le samedi à 16 heures (chaque épisode dure environ 1 h 15 + entractes). De 10 € à 18 €, intégrale de 20 € à 30 €.