Submergé par la crise humanitaire des Rohingya, le Bangladesh a autorisé quelques dizaines d’associations locales et internationales à intervenir dans les camps de migrants du sud du pays, a annoncé mardi 26 septembre un responsable gouvernemental.

Trente organisations ont déjà reçu l’accord du Bureau des affaires des ONG pour répondre aux « besoins d’urgence » dans la région de Cox’s Bazar. Plus de 435 000 Rohingya y ont trouvé refuge depuis la fin du mois d’août après avoir fui les violences en Birmanie, a annoncé Shahdat Hossain, le directeur de l’autorité. D’autres autorisations devraient suivre dans les jours à venir.

« Ils peuvent travailler un maximum de deux mois dans les camps », a cependant précisé M. Hossain, soulignant que les ONG se concentreraient principalement sur les soins de santé, la construction d’équipements sanitaires et d’abris.

Pénurie de nourriture, d’eau potable, de médicaments… la misère noire des camps de Rohingya fait craindre une catastrophe sanitaire, notamment l’apparition d’épidémies de choléra ou de rougeole. Quelque 4 500 personnes ont été traitées pour des diarrhées en un mois, et 80 000 enfants ont été vaccinés contre la rougeole et la polio.

Aide de la Banque mondiale

Le Bangladesh verrouille de longue date l’accès des humanitaires aux camps de Rohingya, alors que 300 000 personnes au moins s’y trouvaient déjà avant la vague d’arrivées massives des dernières semaines. Les organisations bangladaises étaient interdites d’y opérer. Seules quatre organisations internationales, dont Médecins sans frontières (MSF) et Action contre la faim (ACF), y étaient présentes.

En 2012, le Bangladesh avait notamment ordonné à MSF, ACF et à l’organisation britannique Muslim Aid de cesser leurs activités dans les camps de migrants, avant d’y autoriser à nouveau MSF et ACF.

Pour subvenir aux gigantesques besoins sanitaires, le Bangladesh a sollicité une aide de 250 millions de dollars auprès de la Banque mondiale, a fait savoir le ministère de la santé bangladaise. La requête est en cours d’examen par la Banque mondiale.