Le logo du réseau social Instagram, propriété de Facebook, en juin 2013. / Marcio Jose Sanchez / AP

Mark Zuckerberg doit se féliciter chaque jour d’avoir mis la main sur Instagram, il y a cinq ans. Le réseau social centré sur le partage de photos et de vidéos est en effet devenu, au fil des années, une remarquable machine à cash pour Facebook. Selon des chiffres rendus publics lundi 25 septembre, le nombre d’annonceurs qui placeraient des publicités sur la plate-forme est passé à deux millions par mois, alors qu’ils étaient encore deux fois moins nombreux il y a seulement sept mois.

Même si cette hausse est pour l’essentiel liée à l’activité croissante sur ce réseau social des petites et moyennes entreprises – qui ne s’offrent pas des campagnes aussi massives que les grandes enseignes –, le bond est néanmoins spectaculaire.

Pour convaincre les annonceurs, Instagram a moult arguments, à commencer par son audience, toujours en forte croissance, qui réunit désormais 700 millions d’utilisateurs actifs mensuels et 400 millions d’utilisateurs quotidiens. Le temps passé sur le site ou l’application va croissant : ses utilisateurs de moins de 25 ans y passent 32 minutes par jour, leurs aînés, 24 minutes par jour. Il y a un an, le temps moyen de consultation quotidienne était encore de 21 minutes.

Efforts en direction des entreprises

Plus intéressant encore pour les annonceurs, ils y seraient bien perçus, puisque 80 % des inscrits à Instagram sont abonnés au moins au compte d’une marque, selon les chiffres communiqués par la société. Fort de ce potentiel, le réseau social a multiplié les efforts menés ces derniers mois en direction des entreprises, d’abord en créant des profils professionnels leur permettant de mieux connaître leurs « followers » (suiveurs) et de pouvoir générer des publicités en quelques clics. En un peu plus d’un an, 15 millions de comptes professionnels ont été créés dans le monde.

Surtout, Instagram a élargi la gamme des formats à disposition des annonceurs. Aux publicités qui s’inscrivent dans le fil de publications des utilisateurs se sont ajoutées, depuis le début de l’année – d’abord en test, puis de manière généralisée –, les publicités dans les « stories ». Ce format vertical, largement inspiré de Snapchat, permet de partager de manière éphémère des contenus, photo ou vidéo, en plein écran. Selon les derniers chiffres communiqués, 250 millions d’utilisateurs consultent quotidiennement ces « stories », contre 100 millions il y a un an. Conscientes de cet engouement, les entreprises tendent vers ce format et au moins une « story » a été publiée sur un compte professionnel sur deux.

A en croire les derniers chiffres du cabinet eMarketer, les revenus publicitaires d’Instagram devraient s’élever en 2017 à un peu plus de 3 milliards de dollars, pour connaître une forte croissance au cours des années à venir. D’après ses prévisions, ces montants devraient atteindre 5,4 puis 6,8 milliards dans les deux prochaines années.