C’est une première depuis le début de l’année. Le chômage s’est accru en août pour la deuxième fois consécutive, alors qu’il n’avait cessé d’alterner hausse et baisse, au fil des sept premiers mois de 2017. Selon les statistiques rendues publiques mardi 26 septembre par le ministère du travail et par Pôle emploi, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) a progressé, le mois dernier, de 22 300 en métropole, où il s’établit désormais à un peu plus de 3,54 millions (3,8 millions si l’on inclut les outre-mer). Une évolution qui va à rebours d’autres indicateurs témoignant d’une vigoureuse reprise des embauches dans le secteur privé.

Durant les trois derniers mois, les données montrent une légère aggravation du phénomène (+1,3%) mais la stabilité prévaut, en revanche, sur une année (-0,3 %). Le constat est un peu plus sombre, encore, si l’on tient compte des demandeurs d’emplois qui ont travaillé (catégories B et C) : leur nombre, en y ajoutant les personnes inscrites dans la catégorie A, s’élève à 5 646 millions dans l’Hexagone, en augmentation de 1,5 % sur trois mois et de 2,5 % en un an. Seule « consolation », toute relative : les inscrits à Pôle emploi qui ont exercé une activité de plus de 78 heures pendant le mois écoulé voient leur nombre se stabiliser (-0,2 % sur trois mois), après avoir assez fortement augmenté.

Des recrutements insuffisants

Les résultats sont également peu enthousiasmants, quelle que soit la tranche d’âge : +0,4 % en août pour les moins de 25 ans de la catégorie A en métropole (mais -5,2 % en un an) ; +0,8 % pour les 25-49 ans (contre -0,5 % depuis août 2016) ; +0,4 % pour les seniors (+3,1 % en un an). Quant aux personnes inscrites à Pôle emploi depuis au moins un an (dans les catégories A, B et C), leurs effectifs progressent aussi : +0,9 % en août (+2,4 % en un an).

Ces chiffres donnent le sentiment d’être en décalage avec le dynamisme de l’économie française. Selon l’Insee, les effectifs salariés ont bondi de 81 400 au deuxième trimestre, fonction publique incluse (+0,3 %). En un an, le nombre de postes créés s’accroît de 303 500, dont 276 500 dans le secteur privé. Tout se passe comme si ces recrutements étaient insuffisants pour absorber l’arrivée des nouveaux entrants sur le marché du travail – et donc faire reculer le chômage, tel qu’il est mesuré par Pôle emploi.

Lundi, l’exécutif a présenté un plan d’investissement qui prévoit notamment un plan de formation, financé à hauteur de 15 milliards d’euros et assorti de stages « de longue durée » (six mois à un an). Il cible les quelque deux millions de chômeurs à faible qualification et de jeunes « décrocheurs » qui ont quitté le système scolaire sans aucun diplôme. Le gouvernement espère ainsi insérer durablement dans l’emploi environ 300 000 personnes, à l’horizon 2022.