« Le niveau de paiement de cette taxe d’habitation, c’est vraiment au petit bonheur la chance (...) On ne sait pas quelles sont les bases, tout ça est complètement obscur, personne n’y comprend rien », explique Bruno Le Maire. / Kamil Zihnioglu / AP

La suppression partielle de la taxe d’habitation est programmée dès 2018 et provoque la colère de maires, dont c’est une des ressources fiscales, mais le ministre de l’économie et des finances, souhaite aller plus loin. « Je souhaite que cet impôt disparaisse à terme parce que j’estime qu’il n’est pas juste, il n’est pas efficace. C’est un impôt (...) qui n’est pas compréhensible pour les Français, c’est un impôt qu’il faut supprimer » , a dit Bruno Le Maire sur BFM TV et RMC.

« Le niveau de paiement de cette taxe d’habitation, c’est vraiment au petit bonheur la chance (...). On ne sait pas quelles sont les bases, tout ça est complètement obscur, personne n’y comprend rien », a-t-il insisté. Il n’a pas précisé par quoi la taxe d’habitation serait éventuellement remplacée.

Pendant la campagne présidentielle, le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, s’est engagé à exonérer 80 % des ménages français de taxe d’habitation pendant son quinquennat.

Grogne des élus

Le projet de budget 2018 prévoit une première étape, pour un coût estimé à trois milliards d’euros, de cette suppression pour 17 millions de ménages. Le gouvernement s’est engagé à compenser le manque à gagner pour les collectivités locales, sans apaiser la grogne des maires, qui s’interrogent sur la nature de cette compensation.

Dans l’Eure, où M. Le Maire fut élu député à deux reprises, plusieurs édiles dont celui d’Evreux ont annoncé leur intention de fermer, le 4 octobre, leurs services publics municipaux mercredi prochain pour manifester leur opposition à cette réforme. « Je n’en pense pas du bien », a réagi l’hôte de Bercy. « Je regrette que le maire d’Evreux ait pris cette décision et je le lui ai dit », a ajouté M. Le Maire, qui est proche de l’édile en question, Guy Lefrand (LR).