Sur le site d’un attentat-suicide visant une mosquée chiite de Kaboul, vendredi 29 septembre. / Massoud Hossaini / AP

Un attentat-suicide a visé, vendredi 29 septembre, une mosquée chiite du centre de Kaboul, faisant six morts selon la police. « Un kamikaze à pied, qui faisait mine de faire paître son mouton, a déclenché sa charge avant d’atteindre sa cible, à 140 mètres environ de la mosquée chiite Hussainia », dans le quartier résidentiel de Qala-e-Fatullah, a précisé le chef de la police, le général Salim Almas.

Un suspect a été arrêté, selon le ministère de l’intérieur, dont le porte-parole a avancé pour sa part un bilan de « cinq morts et 20 blessés ». L’ONG italienne Emergency, dont l’hôpital à Kaboul est spécialisé en chirurgie de guerre, a, de son côté, annoncé sur Twitter avoir reçu « dix-neuf blessés dont quatre enfants ».

Les premières images montrent des restes de corps humains devant des voitures et des vitrines dévastées, plusieurs moutons éventrés dans une rue jonchée de débris et une foule dense, en train de quitter la mosquée à l’issue de la grande prière du vendredi.

Mesures de sécurité renforcées

L’opération n’a pas été immédiatement revendiquée, mais la minorité chiite d’Afghanistan et les autorités redoutaient des attentats de l’organisation djihadiste Etat islamique (EI), composé d’extrémistes sunnites, en cette période de l’Achoura, la plus importante commémoration du calendrier chiite. Pour cette raison, la sécurité a été renforcée devant les lieux de prières chiites à Kaboul et des riverains, entraînés et armés, recrutés pour assister les forces de l’ordre.

Depuis l’été 2016, l’EI vise systématiquement les chiites d’Afghanistan à l’occasion des grandes célébrations religieuses. A plusieurs reprises après plusieurs attentats sanglants à Kaboul, Herat (ouest) et Mazar-e-Sharif (nord), la foule et les responsables religieux avaient accusé les autorités de négligence, d’où ce nouveau dispositif de sécurité, adopté en concertation avec les imams.

L’Achoura commémore la mort de l’imam Hussein, petit-fils du prophète tué en 680, dont la fin tragique constitue un épisode fondateur du chiisme. L’an dernier, cette date essentielle du calendrier chiite avait été endeuillée par trois attentats et la mort d’une quarantaine de fidèles au moins dans des mosquées à Kaboul et Mazar-e-Sharif, dans le nord du pays.