Il a fallu un peu de temps et l’examen de la vidéo pour comprendre ce qui a provoqué la violente sortie de piste, vendredi 29 septembre, de Romain Grosjean au volant de sa Haas, lors de la séance d’essais libres du Grand Prix de Malaisie, à Sepang. « Je n’ai rien vu et, d’un coup, j’ai senti un choc au niveau de l’arrière droit et je suis parti en tête-à-queue, a déclaré le pilote franco-suisse juste après l’accident. Je pense que l’équipe pourra faire les réparations nécessaires. Je vais bien, et c’est l’essentiel. »

Grand Prix de Malaisie - Le crash de Romain Grosjean lors de la séance d'essais libres 2
Durée : 04:20

Selon les organisateurs, l’accident a été provoqué par une grille de bouche d’égout descellée. Celle-ci, située sur un vibreur à l’intérieur du virage numéro 9, s’est décrochée après les passages très rapprochés des monoplaces de Valtteri Bottas (Mercedes) et de Kimi Räikkönen (Ferrari). Quelques secondes plus tard, Romain Grosjean a, à son tour, roulé dessus, provoquant l’éclatement de son pneu arrière droit. Parti en tête-à-queue à plus de 200 km/h, il a heurté les barrières et endommagé grandement sa monoplace.

Le pilote franco-suisse Romain Grosjean, avant sa violente sortie de route lors des essais du 29 septembre à Sepang (Malaisie). / VINCENT THIAN / AP

La séance d’essais libres a alors été interrompue une heure, avant l’annonce des organisateurs. Ceux-ci ont précisé que toutes les bouches d’égout du circuit allaient être inspectées. « Nous allons refaire les scellés quand ce sera nécessaire et nous vérifierons tout ce soir. Le problème doit être réglé demain », jour des essais libres 3 et des qualifications, a commenté le directeur de course, Charlie Whiting.

« Cela aurait pu être beaucoup plus grave »

Le directeur général de l’écurie américaine, Guenther Steiner, a toutefois dénoncé, lors de la conférence de presse, un incident « inacceptable ». « Selon moi, des choses pareilles ne devraient pas arriver en 2017 sur un circuit permanent. Elles ne devraient arriver sur aucun circuit, a-t-il réagi. Cela n’est pas acceptable, ce n’est pas à la hauteur de nos standards. En course, cela aurait pu être beaucoup plus grave. »

Toutes les bouches d’égout du circuit de Sepang, où se court, dimanche 1er octobre, le Grand Prix de F1 de Malaisie, vont être inspectées. / MOHD RASFAN / AFP

Reste à déterminer comment une bouche d’égout a pu se desceller aussi facilement. La puissance accrue en courbe des monoplaces de 2017 a été évoquée. Mais le Grand Prix de Malaisie est le 14e de la saison. Difficile dans ces conditions de plaider la surprise à Sepang. Le circuit accueille ce week-end son dernier et 19e Grand Prix de F1.

Le gouvernement malaisien a en effet annoncé au printemps sa décision de se retirer du circuit mondial de Formule 1 un an plus tôt que prévu, et ce pour des raisons financières. Le premier ministre Najib Razak s’en expliquait en avril : « Le conseil des ministres a décidé de mettre fin au Grand Prix de Formule 1 à compter de 2018, compte tenu de la faible rentabilité comparée à ce que coûte l’accueil de la course. » Alors que le gouvernement malaisien, propriétaire du circuit, dépense 62 millions d’euros par an pour la course, les rentrées financières basées sur la billetterie n’ont cessé de chuter. La fréquentation du circuit de Sepang, d’une capacité de 120 000 personnes, est ainsi tombée en 2016 à 45 000 spectateurs.