Des pourparlers avec le gouvernement birman ont eu lieu au sujet des centaines de milliers de Rohingya arrivés ces dernières semaines au Bangladesh. La Birmanie a fait des propositions pour leur retour, a déclaré lundi 2 octobre le ministre des affaires étrangères bangladais. « Les discussions ont eu lieu dans une atmosphère amicale, et la Birmanie a proposé de reprendre les réfugiés rohingya », a déclaré M. Mahmood Ali à la presse.

Plus d’un demi-million de Rohingya se sont réfugiés au Bangladesh depuis la fin d’août, pour fuir une campagne de répression de l’armée birmane consécutive à des attaques de rebelles rohingya. Les deux parties sont tombées d’accord pour créer « un groupe de travail mixte chargé de coordonner le processus de rapatriement », a ajouté Mahmood Ali, sans donner d’indication de dates pour le début du processus.

« Cauchemar humanitaire »

Sur le terrain, beaucoup doutent d’un retour à court terme, l’exode vers le Bangladesh se poursuivant. Dans les gigantesques camps à la frontière, autorités et ONG sont débordées par la marée humaine et s’inquiètent des risques sanitaires. Les conditions sont réunies pour l’apparition d’épidémies de choléra ou de dysenterie. La situation a été qualifiée de « cauchemar humanitaire » par le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, lors d’une réunion du Conseil de sécurité.

Les Rohingya, plus grande population apatride au monde, sont traités comme des étrangers en Birmanie, un pays à plus de 90 % bouddhiste. Victimes de discriminations, ils ne peuvent ni voyager ni se marier sans autorisation, et n’ont accès ni au marché du travail ni aux services publics comme les écoles et les hôpitaux. L’ONU considère que l’armée birmane et les milices bouddhistes se livrent à une épuration ethnique – le président français Emmanuel Macron a même utilisé le terme de « génocide » – contre cette communauté musulmane dans l’Etat Rakhine, région historiquement troublée.