Monarch a été privée de son certificat de transport après avoir déposé le bilan, ses avions ne sont donc plus autorisés à voler. / ANDREW YATES / REUTERS

La compagnie aérienne britannique Monarch, très prisée des vacanciers, a annoncé son dépôt de bilan lundi 2 octobre. Conséquence : la compagnie est obligée de cesser immédiatement ses activités et d’annuler quelque 300 000 réservations, ce qui a déclenché une vaste opération de rapatriement.

Il s’agit de la plus importante compagnie aérienne britannique à être placée en cessation de paiement, a précisé l’Autorité britannique de l’aviation civile (CAA), qui va organiser, à la demande du gouvernement britannique, le retour des 110 000 passagers de la compagnie actuellement à l’étranger.

Le ministère britannique des transports a évoqué l’opération de rapatriement la plus importante en temps de paix. Les autorités vont mobiliser 30 appareils vers 30 aéroports pour faire face à cette situation inédite, sans aucun surcoût pour les clients.

Toutes les autres réservations proposées par Monarch, vols et séjours compris, sont désormais définitivement annulées, les autorités et la compagnie restant floues sur l’avenir du transporteur.

« Nous savons que la décision de Monarch de cesser ses activités sera très pénible pour l’ensemble des clients et des employés », a déclaré Andrew Haines, directeur général du CAA, cité dans un communiqué. Interrogé sur la radio BBC 5, le ministre des transports, Chris Grayling, a jugé que « Monarch a été victime d’une guerre des prix dans la Méditerranée ».

Il ajoute avoir déjà échangé avec des responsables de l’industrie aérienne pour qu’ils embauchent au plus vite le personnel de Monarch.

2 100 employés

Monarch, dont le siège est situé à l’aéroport londonien de Luton, emploie 2 100 personnes pour ses activités aériennes et ses activités de tour-opérateur. Elle est désormais placée entre les mains du cabinet KPMG, nommé administrateur du groupe.

Ce dernier a précisé dans un communiqué que, en déposant le bilan, Monarch avait été privée de son certificat de transport aérien et, donc, de sa capacité à opérer, tous ses avions étant cloués au sol.

« Une pression sur les coûts de plus en plus importante et des conditions de marché toujours plus concurrentielles sur les court-courriers en Europe ont contraint Monarch à subir des pertes sur une longue période. Cela a débouché sur la décision de la direction de nous désigner en tant qu’administrateurs tôt ce matin », a expliqué Blair Nimmo, associé chez KPMG.

Fondée en 1968, Monarch est une compagnie très prisée des vacanciers britanniques à la recherche de destinations ensoleillées, mais connaît des difficultés chroniques en raison notamment d’une forte concurrence.

La compagnie avait notamment bénéficié en octobre 2016 de l’injection d’argent frais à hauteur de 165 millions de livres de la part de son principal propriétaire, le fonds d’investissement Greybull Capital.

Cette recapitalisation lui avait permis de renouveler sa licence pour un an alors que Monarch avait prévenu qu’elle aurait à faire face à un contexte difficile, entre attentats terroristes, chute de la livre britannique et incertitudes liées au Brexit.