Andrew House, lors de la conférence PlayStation au salon E3 du jeu vidéo de 2015. / KEVORK DJANSEZIAN / REUTERS

C’est un remplacement surprise : Sony Interactive Entertainment (SIE), la filiale de Sony consacrée au jeu vidéo, a annoncé ce 3 octobre le départ d’Andrew House de son poste de PDG. M. House dirigeait la branche jeux vidéo du géant japonais depuis 2011.

Membre historique de l’aventure PlayStation, M. House avait rejoint le groupe Sony en 1990, au service communication et avait travaillé sur le lancement de la première PlayStation. Après avoir occupé le poste de responsable marketing du groupe, il avait pris la direction de la division jeux vidéo, où il avait notamment supervisé le lancement de la PlayStation 4 et le développement du PlayStation Network, le système de jeux en ligne et de vente de jeux de l’entreprise.

Avec un succès certain – la PlayStation 4, qui s’est écoulée depuis son lancement à plus de 60 millions d’exemplaires, domine largement le marché des consoles de salon face à la Xbox One de Microsoft. Si d’autres produits, comme la PlayStation Vita ou le casque de réalité virtuelle PS VR, n’ont pas été des succès commerciaux d’ampleur, M. House quitte son poste sur un bilan globalement très positif.

« Quand j’ai passé le relais à Andrew House en 2011, j’étais confiant je savais que je laissais PlayStation dans les meilleures mains possibles, et il l’a montré », a dit Kazuo Hirai, PDG de Sony et ancien directeur de la division jeux vidéo, cité dans un communiqué du groupe. Les raisons du départ de M. House de son poste n’ont pas été précisées.

Tsuyoshi Kodera, successeur discret

Si Andrew House est une figure connue des investisseurs comme des joueurs – il présente depuis des années les grandes conférences de l’entreprise –, son successeur est, lui, très peu connu du grand public. Tsuyoshi Kodera, qui avait rejoint en 2016 le conseil d’administration de SIE, est un homme discret – il n’a jamais donné d’interviews à la presse, malgré un rôle-clé dans le développement du PlayStation Network. Entré dans le groupe Sony en 1992, il avait surtout travaillé pour les autres divisions du groupe japonais, avant de travailler ces dernières années à la mise en place de services de vidéos et de musique dans l’écosystème PlayStation.

Un historique des consoles, qui laisse la place à un spécialiste des services en ligne : le changement est symbolique pour Sony. « C’est le sens de l’histoire ; cela amène deux analyses : d’une part, c’est de la promotion interne, ce qui garantit la culture d’entreprise de Sony ; de l’autre, si on donne les clés à cet homme, c’est qu’il a fait ses preuves dans les services, et l’on sait tous que les relais de croissance du jeu vidéo sont du côté du service », analyse Thomas Grellier, directeur associé et cofondateur d’EMIC, école de commerce spécialisée dans l’industrie du loisir.