Benjamin Griveaux (au centre), le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie, lors d’une réunion avec la direction et les représentants des salariés de Nokia, à Bercy, le 2 octobre. / PHILIPPE WOJAZER / REUTERS

La rencontre a été « fructueuse », a assuré Benjamin Griveaux, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie, qui recevait, lundi 2 octobre, les syndicats et la direction de Nokia. Au terme d’une réunion de trois heures trente, l’équipementier de télécommunications a réaffirmé sa promesse de maintenir un volume d’emplois de 4 200 personnes en France, et de porter son effectif en recherche et développement (R&D) à 2 500 d’ici la fin 2018. Autant d’engagements pris il y a deux ans lors du rachat d’Alcatel, et qui jusque-là n’étaient pas tenus. Le PDG de Nokia, Rajeev Suri, a écrit au ministre de l’économie, Bruno Le Maire, et à M. Griveaux ces derniers jours pour renouveler ces garanties

En revanche, le plan social qui porte sur 597 postes dans les fonctions supports n’est pas remis en cause. « Nokia s’est simplement engagé à ne pas supprimer de postes tant qu’ils n’ont pas atteint les 4 200 emplois en France, et à ne pas procéder à de départs coercitifs tant qu’il n’y a pas 2 500 personnes en R&D », explique Frédéric Aussedat de la CFE-CGC.

Doit mieux faire dans quatre domaines

Il aura fallu que syndicats et politiques s’en mêlent pour que le groupe se décide à embaucher dans ses activités de recherche. « Nokia nous a fait part d’un plan volontariste d’embaucher 300 personnes rapidement dans les quatre à cinq mois », se félicite Pascal Guiheneuf de la CFDT. « Ils viennent de prendre un cabinet de recrutement et des postes ont été ouverts le week-end dernier », indique Roland Tutrel de la confédération syndicale. En dix-huit mois, les effectifs sont tombés à 3 900 salariés, dont 2 000 en R&D.

Nokia a également annoncé la nomination imminente de deux cadres dirigeants, le premier devant prendre la tête de la division mobile, le second celle des Bell Labs, ces centres de recherche, ancien fleuron d’Alcatel. Les deux nouveaux cadres dépendront directement du siège.

Mais Nokia doit mieux faire dans quatre domaines. « Dans les faisceaux hertziens, le “public safety” [les réseaux de téléphonie parallèle, comme ceux des pompiers] ou les Bell Labs, la situation n’est pas claire. Le gouvernement leur a demandé de préciser la feuille de route », dit M. Aussedat. Surtout, Nokia, qui s’était engagé à faire du site de Lannion (Côtes-d’Armor) l’un des centres névralgiques de ses activités de cybersécurité devra passer à l’acte. Jusqu’à récemment, ce dernier comptait quatorze salariés et un seul chercheur. Prochain rendez-vous fin novembre.