L’avis du « Monde » – pourquoi pas

Noël Herpe, 52 ans ans, est un homme aux ambitions foisonnantes. Historien du cinéma, ses passions vont à Sacha Guitry, Eric Rohmer ou Henri-Georges Clouzot. Ecrivain, il est un diariste singulier. Intervieweur, il ne saurait recueillir que la parole de l’esthète surréaliste Jean-Christophe Averty. Professeur d’université et fou de travestissement, ce dandy mène également carrière au cinéma. Un moyen-métrage en 2009, le bizarre à souhait C’est l’homme, est suivi aujourd’hui d’un long-métrage à sketches dont il tient, à chaque fois, le rôle principal.

« Irrémédiable décadence »

Fantasmes et fantômes met en scène trois pièces en un acte de Georges Courteline . La première, dont certaines figures s’animent et se colorisent dans une carte postale d’époque, montre un acteur qui pérore et accapare l’auditoire d’un café de province. Le fâcheux, cabot grotesque, se plaint « de l’irrémédiable décadence de l’art dramatique contemporain », quand un ex-comparse dévoile à l’auditoire le médiocre acteur qu’il fut. La deuxième, faisant succéder l’épouvante à la comédie, imagine un mari qui assiste à distance, via cette invention nouvelle qu’est le téléphone, à l’assassinat de sa famille. La troisième envoie deux jeunes journalistes s’entretenir avec un psychiatre novateur, sans se douter, du moins au début, que les fous y ont pris le pouvoir.

Autant de huis clos entachés de désuétude, certes assumés comme tels, mais dont on cherche vainement l’enjeu cinématographique.

Film français de et avec Noël Herpe. Avec Arthur Dreyfus, Sylvie Robic (1 h 17). Sur le Web : www.facebook.com/fantasmesetfantomes et la bande-annonce sur Allociné