Concert sur France 2 à 00 h 20

Le 9 septembre, au Trianon, à Paris, se joue un concert tout ce qu’il y a de plus normal. A l’exception qu’il se déroule… à 14 heures, l’heure choisie par l’équipe de tournage de l’émission « Alcaline, le concert » pour la « première » de sa nouvelle saison. « Je n’ai pas l’habitude d’être en représentation à cette heure-ci », confie la chanteuse Camille. Après le live Ilo Lympia en 2013, elle a publié, en juin, un nouvel album, intitulé Ouï. Un disque qui est le fruit de plusieurs influences : la danse africaine, les danses européennes de l’Est, la pop, l’électro et même le hip-hop.

Si l’artiste a déjà interprété quelques-uns de ses derniers titres à l’occasion d’un concert organisé en direct par France Inter en mai, l’exercice télévisuel, qui plus est l’enregistrement d’un concert pour la télévision, reste nouveau pour elle. « Je me posais beaucoup de questions inhabituelles. Je n’étais pas dans le rythme naturel d’un concert », confiait-elle le jour de la captation. Sur scène, elle n’en donne pourtant pas l’impression. Oubliant très vite les caméras, Camille délivre au contraire un concert des plus vivants.

Bonne dose d’énergie

Onomatopées et instruments sont de rigueur, comme sur le titre Seeds, où elle joue du tambour accompagnée de ses musiciens et de ses choristes. Les apparitions-surprises de Matthieu Chedid et London Grammar donnent au concert une dose d’énergie que Camille entretient aisément, allant jusqu’à faire preuve d’une synergie particulière avec le public lors d’une improvisation. La mise en scène, pilotée par la chorégraphe contemporaine sud-africaine Robyn Orlin, dont Camille avoue adorer « le regard », propulse le concert au rang de spectacle, notamment dans la manière qu’a la chanteuse de se mouvoir sur scène au moment de Lasso, un des titres de son dernier projet.

Voilà un concert énergique qui correspond bien à une deuxième partie de soirée post- « Envoyé spécial », dans un ensemble bien produit. Camille explique pourquoi elle a décidé de relever le défi « Alcaline » : « Il est rare d’avoir des émissions de concerts qui ne trafiquent pas, qui ne poussent pas à l’hystérie en proposant du play-back, par exemple. Là on n’est pas dans la télé spectacle, mais dans une vraie émission de musique qui ne stresse pas les gens », conclut-elle.

Alcaline, le concert (Fr., 2017, 80 mn).