Antoine Griezmann et Kylian Mbappé à Clairefontaine, le 3 octobre. / FRANCK FIFE / AFP

L’équipe de France a encore son destin en main et la qualification pour la Coupe du monde russe en ligne de mire, mais cela passe par une victoire, samedi 7 octobre, dans l’antre de la Bulgarie, bête noire des Bleus.

La France est première de son groupe, avec un point d’avance sur la Suède et quatre sur les Pays-Bas. Elle ira donc automatiquement au Mondial si elle remporte ses deux derniers matchs, samedi à Sofia (20 h 45), puis contre le Biélorussie mardi au Stade de France. Les Bleus seront directement qualifiés dès samedi soir s’ils l’emportent et que la Suède s’incline auparavant à domicile face au Luxembourg (18 heures).

La France habituée aux barrages

Voilà une conjonction improbable. La folle séquence de la fin d’août et du début de septembre en avait toutefois déjà offert une : les hommes de Didier Deschamps, après avoir savouré une orangeade (4-0 contre les Pays-Bas), en avaient sucé les glaçons (0-0 face au Luxembourg), gâchant-là une belle occasion d’apercevoir, au loin, Moscou.

L’équipe de France, depuis trente ans, ne s’est qualifiée pour un Mondial qu’une fois, en finissant première de son groupe (pour l’édition 2006), et reste sur deux barrages à sensations, contre l’Irlande en 2009 avec la fameuse main de Thierry Henry, et l’Ukraine en 2013 (0-2 puis 3-0). Mais si les Bleus ont dominé les Bulgares il y a un an au Stade de France (4-1), ces adversaires les font traditionnellement souffrir.

Dans l’historique franco-bulgare, il y a évidemment le cauchemar du 17 novembre 1993, lorsque la bande à Emil Kostadinov était venue s’imposer in extremis au Parc des Princes pour priver les Bleus du Mondial américain. Des « fantômes » que l’équipe de France actuelle a pris soin d’évacuer.

Il y a de surcroît une malédiction française en terre bulgare : les Bleus y ont affronté neuf fois la sélection locale, pour une seule victoire (en 1932 !), un nul et sept défaites… Et la Bulgarie d’aujourd’hui, où émarge un certain Georgi Kostadinov, a remporté tous ses matchs à domicile dans cette phase de qualifications, notamment contre les Néerlandais (2-0) et les Suédois (3-2).

Cascade de forfaits

Une cascade de forfaits a fragilisé les Bleus, surtout au poste d’arrière gauche, où Lucas Digne (en manque de temps de jeu au FC Barcelone) devrait suppléer Benjamin Mendy et Layvin Kurzawa. En charnière centrale, Laurent Koscielny sera remplacé par le titulaire bis Samuel Umtiti aux côtés de Raphaël Varane. L’absence de Paul Pogba (blessé et suspendu à Sofia) devrait être compensée au milieu par N’Golo Kanté avec Blaise Matuidi et/ou Adrien Rabiot, voire Moussa Sissoko, si Deschamps choisit une option au mieux prudente, au pire frileuse.

En attaque, il manque Ousmane Dembélé, mais il y a Mbappé. A 18 ans seulement, même s’il considère qu’il n’est « pas un sauveur », le Parisien représente bien l’arme la plus létale à disposition de « DD ». Où le placer ? Le sélectionneur peut l’aligner à n’importe quel poste du secteur offensif. Mbappé avait ses habitudes dans l’axe à Monaco, où il était naturellement porté vers la gauche, et il a appris à jouer à droite à Paris.

Antoine Griezmann bénéficie de la confiance du sélectionneur, et Olivier Giroud de sa régularité dans l’efficacité – même s’il n’a pas marqué lors des trois derniers matchs –… Reste aussi à trancher à gauche entre l’expérimenté Dimitri Payet et le jeune Thomas Lemar.
L’équipe de France a encore son destin en main. A préserver.