Le ministre britannique des affaires étrangères, Boris Johnson, derrière la première ministre, Theresa May, en septembre 2017. / Mary Altaffer / AP

Confrontée à un ministre des affaires étrangères qui affiche de plus en plus ses ambitions et sa vision différente du Brexit, la première ministre britannique, Theresa May, a laissé entendre qu’elle pourrait limoger Boris Johnson de son équipe gouvernementale.

Dans un entretien à l’hebdomadaire britannique Sunday Times publié dimanche 8 octobre, Mme May est interrogée sur ce qu’elle compte faire à propos de Boris Johnson. Voici ce qu’elle répond :

« Cela n’a jamais été mon genre de fuir devant l’adversité et je ne vais pas commencer maintenant. Je suis la première ministre et mon travail consiste en partie à faire en sorte que j’aie toujours les meilleurs dans mon gouvernement, de travailler avec les plus grands talents qui sont disponibles pour moi dans le parti [conservateur]. »

Déjà fragilisée par le cuisant revers des élections législatives anticipées qu’elle avait convoquées en juin, Theresa May est apparue plus vulnérable que jamais lors de son intervention au congrès annuel du Parti conservateur, organisé cette semaine à Manchester.

Le discours cauchemardesque de Theresa May
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Présenté comme son successeur potentiel, Boris Johnson a exposé le mois dernier sa vision d’un « Brexit glorieux », perçue par de nombreux observateurs comme une attaque dirigée contre la politique de la première ministre qui devait prononcer quelques jours plus tard à Florence une allocution très attendue.

Le chef de la diplomatie britannique, qui cultive les signaux contradictoires, qualifie toutefois de « cinglés » les élus conservateurs qui cherchent à renverser la première ministre, expliquant qu’une telle initiative pourrait déboucher sur de nouvelles élections anticipées que l’opposition travailliste serait susceptible de remporter, écrit-il dans une tribune au Sunday Telegraph.

Vendredi, l’ancien président du Parti tory Grant Shapps avait annoncé que 30 députés conservateurs appelaient à la démission de Theresa May. Pour qu’un vote interne soit organisé, le président du « comité de 1922 » du Parti conservateur doit être sollicité par un minimum de 48 députés.