La Française Caroline Garcia a remporté, en Chine, deux titres en deux semaines. / NICOLAS ASFOURI / AFP

Depuis deux semaines, Caroline Garcia n’est pas redescendue de son nuage. Dimanche 8 octobre, la Française a gagné le tournoi de Pékin, en l’emportant en deux manches face à la nouvelle numéro 1 mondiale, Simona Halep. Une semaine après sa victoire lors du tournoi de Wuhan, la Lyonnaise a bouclé en Chine la meilleure quinzaine de sa carrière, remportant deux titres de prestige (équivalant aux Masters 1000 du tableau masculin), après avoir remporté trois tournois mineurs, et entrant pour la première fois dans le top 10 mondial. Désormais en course pour les Master de Singapour, à la fin du mois, Caroline Garcia a changé de dimension en cette fin de saison.

« Cette fille sera un jour numéro 1 mondiale. » En 2011, après avoir vu le début de la rencontre de Garcia face à Maria Sharapova à Roland-Garros, Andy Murray s’enthousiasmait pour la jeune Française. Alors âgée de 17 ans, et bénéficiant d’une invitation au tournoi parisien, Caroline Garcia avait dominé la star russe pendant un set et demi, avant de céder et de perdre le match. Une démonstration suffisante pour que Murray, observateur avisé du tennis féminin, estime qu’elle deviendrait « une superbe joueuse à l’avenir ».

Choix de se focaliser sur sa carrière individuelle

Six ans plus tard, si la cime de la WTA se rapproche pour Caroline Garcia, la place de numéro 1 mondiale n’est pas encore d’actualité pour la native de Saint-Germain-en-Laye. Huitième Française à entrer dans le top 10 (après Nathalie Tauziat, Julie Halard, Sandrine Testud, Amélie Mauresmo, Mary Pierce, Marion Bartoli et Françoise Dürr), « Caro » est désormais numéro 1 française. Et ce statut, acquis aux dépens de Kristina Mladenovic, son ancienne partenaire de double, arrive l’année où elle a choisi de se mettre en retrait de l’équipe de France.

« J’ai envie de tenter un autre chemin, de passer un cap du point de vue individuel et d’alléger un peu le programme », expliquait en janvier la joueuse de 23 ans. Voyant sa carrière stagner, aux alentours de la 40place mondiale, Caroline Garcia a annoncé à la fin de 2016 mettre en retrait la Fed Cup (équivalent de la Coupe Davis chez les femmes) pour se focaliser sur sa carrière individuelle : « Quand je joue en équipe de France, je me donne au maximum, je donne tout ce que j’ai et parfois je le paie un peu après. »

Une décision mal acceptée par ses coéquipières sous le maillot bleu, avec lesquelles Garcia avait disputé la finale de la Fed Cup en 2016. S’était ensuivie une salve de critiques contre la Lyonnaise, conclue sur Twitter par un « LOL » d’Alizée Cornet, Kristina Mladenovic et Pauline Parmentier en avril, après l’annonce du forfait de Caroline Garcia pour la rencontre de barrages face à l’Espagne, vitale pour le maintien des Bleues en première division mondiale. Entre-temps, « Caro » a également mis un terme à son aventure en double avec son amie Mladenovic, qui les a vu remporter Roland-Garros et perdre la finale de l’US Open en 2016.

Face à Simona Halep, Caroline Garcia a sauvé plusieurs balles de break avant de l’emporter. / GREG BAKER / AFP

Depuis ce changement de cap, Caroline Garcia a bondi de quinze places au classement WTA, disputé son premier quart de finale de Grand Chelem à Roland-Garros et dépassé Mladenovic à la place de numéro 1 française. Mais dimanche la jeune femme entraînée par son père, Louis Paul, ne pavoisait pas. « J’ai fait ces choix car le tennis, c’est d’abord une carrière individuelle, confiait-elle après sa victoire à Pékin. Je voulais alléger mon programme et je savais aussi que mon dos n’allait pas très bien. C’est bien que ces choix paient. »

Une « étape » dans sa carrière

Onze victoires d’affilée, face à des pointures du tennis féminin, des jeux remportés après de longues batailles et une balle de match renversée avec autorité ; outre les deux titres conquis en Chine, la folle quinzaine de Caroline Garcia pourrait être un acte fondateur pour la nouvelle tête de pont du tennis féminin hexagonal. « C’est une étape dans une carrière, mais j’ai beaucoup d’autres objectifs. Ça va me motiver pour travailler encore plus dur », expliquait-elle après sa victoire dans la capitale chinoise.

A condition de poursuivre sur sa lancée. Si elle a déclaré forfait pour le tournoi de Tianjin, afin de reposer sa cuisse droite quelque peu endolorie, la Française a désormais les Masters de Singapour en tête. Réservé aux huit meilleures joueuses de l’année en cours (classement de la Race), ce tournoi de fin de saison peut devenir un objectif pour Garcia, aujourd’hui 8e de ce classement (et possédant 185 points d’avance sur la 9e, la Britannique Johanna Konta). Avant de viser encore plus haut et des résultats en tournois du Grand Chelem.