L’iPad mini d’Apple se prête à la lecture en plus de ses autres fonctionnalités. / JEAN-SEBASTIEN EVRARD/AFP

Face à face entre un poids lourd du divertissement et un poids plume entièrement dédié à la lecture, tous deux facilement différenciables à leurs prix…

La tablette

Pourquoi s’obstiner à lire en format de poche quand on peut profiter du confort d’une nouveauté ? Avis aux boulimiques de lecture : l’écran des tablettes est si grand qu’une page sur ce support peut correspondre à deux pages d’un livre « physique ». Ils pourront aussi reprendre leur ouvrage là où ils l’ont laissé sur n’importe lequel de leurs appareils, grâce à la synchronisation automatique avec smartphone et ordinateur (par le Wi-Fi). Autre bon point : les hypermétropes pourront grossir les caractères au point de transformer leur appareil en tableau de Snellen (celui de l’ophtalmo), ce qui est pratiquement impossible avec une liseuse.

La tablette voit la vie en – millions de – couleurs, contrairement à sa cousine en noir et blanc. C’est sans grand intérêt pour apprécier le cinquième volume de Millénium, mais agréable pour la BD ou pour occuper le petit dernier, qui découvrira alors que l’ardoise numérique n’a pas été conçue que pour s’amuser avec Dr. Panda.

Sur le plan de l’offre, pas de différence majeure : tablettes et liseuses proposent grosso modo le même catalogue en français et au même tarif (le prix unique du livre s’appliquant aux versions numériques). Mais les polyglottes pencheront pour une tablette, les géants comme Apple offrant un large choix de langues.

Et, évidemment, pour ceux qui veulent occuper leurs soirées à autre chose qu’à lire, la tablette présente l’avantage indéniable d’être un objet multifonction, tour à tour console de jeux, télé, PC, juke-box, voire feuille à dessin. A condition de casser sa tirelire : comptez au minimum 900 euros pour acquérir un appareil de la marque à la pomme, avec un écran de la taille d’une page A4. Monomaniaques de la lecture, s’abstenir.

La liseuse

C’est vrai, la liseuse a quelque chose d’anachronique. Il suffit de voir ses aficionados les yeux rivés sur leur petit rectangle en plastique dans une rame de métro. Avec son look austère, presque soviétique, dont la couleur est pratiquement absente, le livre électronique semble être passé à côté de la révolution technologique. Sobre à l’extérieur, il l’est aussi à l’intérieur. Pas de processeur dernier cri, pas de mémoire pour stocker des vidéos, mais un avantage incomparable : il permet de transporter sa bibliothèque partout dans le monde.

Contrairement aux tablettes, la liseuse n’émet pas de lumière, ce qui la rend beaucoup moins agressive pour les yeux. Elle est aussi plus respectueuse de nos poignets, avec un poids environ deux fois moindre. Toute l’ergonomie de l’appareil a été pensée pour la lecture : un bouton tourne-pages, un écran qui imite le papier… Equipée d’un filtre antireflet, la liseuse pourra être utilisée en plein soleil, sur la plage, tandis qu’une tablette y fera pâle figure. Autre avantage : son autonomie pouvant atteindre deux mois, pas besoin de se balader avec une ribambelle de chargeurs. Et si ses gigaoctets de mémoire peuvent sembler chiches, ils sont en fait largement suffisants pour emporter une – belle – bibliothèque.

Fiable et résistant, le livre électronique échappe à l’obsolescence programmée et il est inutile de s’équiper du modèle le plus récent pour télécharger les nouveautés de la rentrée littéraire. D’ailleurs, quand il finit par rendre l’âme, certains, attachés à l’objet de leurs nuits blanches, cherchent à le faire réparer. Pourtant, nul besoin de contracter un emprunt pour s’offrir le dernier-né de chez Bookeen – une entreprise tricolore – ou d’Amazon : les premiers appareils se vendent à 70 euros. Le public ne s’y trompe pas. A la veille des vacances, les rayons sont pris d’assaut et éditeurs et fabricants proposent en numérique des ouvrages récents à des prix imbattables. Le tout sans supplément bagage.