Un enfant âgé de 10 ans est actuellement hospitalisé en réanimation à Lyon, après avoir contracté la rage. Lundi 9 octobre, l’Institut Pasteur a confirmé qu’il est bien contaminé par une souche virale présente au Sri Lanka, où l’enfant avait séjourné en août, et où il avait été mordu par un chiot errant, porteur du virus de cette maladie. Le garçon n’avait pas reçu de traitement prophylactique après exposition, ni sur place ni à son retour en France.

Transmise principalement par la salive d’animal (chien, animal sauvage) lors d’une morsure ou du léchage de plaie, la rage provoque une encéphalite (inflammation du cerveau). Elle est toujours mortelle une fois que les signes cliniques sont apparus, hormis cas exceptionnels. L’incubation peut aller de quelques jours à plusieurs mois.

Le 1er octobre, l’enfant a présenté des signes cliniques neurologiques (difficultés à avaler, confusion, sentiment de terreur, confusion…), évocateurs d’une encéphalite rabique. Le médecin traitant qui l’a vu l’a adressé au centre hospitalier de Villefranche-sur-Saône. Il a été ensuite redirigé vers les Hospices civils de Lyon avec un transport par le SAMU 69. Alors qu’il était pris en charge, l’état de l’enfant s’est brutalement dégradé avec la survenue d’un arrêt cardiaque. L’équipe du SAMU l’a immédiatement intubé, sans même avoir le temps d’enfiler des gants, et a pratiqué les manœuvres de réanimation.

Recherche de personnes ayant pu être en contact

Le dossier est suivi de très près au ministère de la santé par le Centre opérationnel de réception et de régulation des urgences sanitaires et sociales (Corrus), au sein de la direction générale de la santé. L’une des missions de cette structure est d’assurer comme point d’entrée unique la réception 24 heures sur 24 et 7 jour sur 7 des événements ou des alertes sanitaires nationales et internationales.

Dans le cas présent, outre la prise en charge médicale de l’enfant, il a fallu effectuer l’inventaire des personnes ayant été en contact direct avec le garçon malade. Même si le risque de transmission interhumaine est à peu près nul, l’entourage familial, les soignants qui ont pris en charge directement l’enfant et ses camarades proches ont été vaccinés lundi 9 octobre. Le Corruss a également alerté son homologue sri-lankais afin d’identifier les autres touristes français ayant séjourné à l’hôtel.

22 cas de rage en France depuis 1970

Un courrier a été transmis aux parents de l’école fréquentée par l’enfant, les conviant à une réunion d’information mercredi 11 octobre. La position qui semble prévaloir à l’agence régionale de santé (ARS) Rhône-Alpes est d’évaluer au cas par cas la nécessité ou non de vacciner les enfants de l’école où l’enfant était scolarisé. Une séance de vaccination serait prévue jeudi 12 octobre à la mairie de la commune concernée. L’ARS Rhône-Alpes devait cependant organiser un point presse mardi 10 octobre afin de rendre publique l’information, avant donc la réunion avec les parents…

Localement, le stock de vaccins serait de 250 doses, ce qui serait suffisant pour assurer une première vague. La direction générale de la santé aurait demandé à l’Agence nationale de sécurité du médicament de se préparer à fournir des vaccins supplémentaires. Elle a également alerté les médecins par le biais du système « DGS-Urgent », qui permet de prévenir les professionnels de santé de problèmes sanitaires urgents.

Le virus de la rage appartient au genre des Lyssavirus. On compte, selon l’Institut Pasteur, 59 000 morts annuelles dues à la rage dans le monde, principalement en Asie et en Afrique. La France n’a pas connu de cas autochtone (contracté sur le territoire) depuis 1924 et entre 1970 et 2016, un total de 20 cas de rage ont été comptabilisés en France métropolitaine, tous importés après contamination à l’étranger. Outre le nettoyage à l’eau et au savon des plaies, le traitement prophylactique consiste en en 4 ou 5 injections intramusculaires du vaccin antirabique réparties sur un mois, une vaccination très bien tolérée selon l’institut Pasteur.