Le judoka Walide Khyar lors des Jeux de Rio en 2016. / Markus Schreiber / AP

La grève aura été de courte durée, mais elle aura peut-être permis de crever l’abcès qui était en train de grossir entre les deux principales parties, les entraîneurs de club et les entraîneurs nationaux. Après deux journées de protestation, où l’immense majorité des judokas du haut niveau français avait déserté les tapis de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep), la réunion entre les présidents de club et le président de la Fédération française de judo, jujitsu, kendo et disciplines associées (FFJDA), Jean-Luc Rougé, a abouti à un consensus.

En effet, mardi 10 octobre au soir, la FFJDA a publié un communiqué de presse rassurant, annonçant notamment que les entraîneurs de club se verraient à nouveau ouvrir les portes de l’entraînement à l’Insep — principal grief des contestataires — et pas seulement en tant qu’observateurs.

« Il a été proposé d’établir une charte définissant les droits et les devoirs de chacun, dans le respect des deux parties, avec une présence effective des entraîneurs de club lors des entraînements nationaux sous la responsabilité des entraîneurs de l’équipe de France. Les entraîneurs nationaux et les entraîneurs de club devront travailler en étroite collaboration pour que chaque athlète n’ait pas de plan d’entraînement contradictoire. »

Aucune sanction contre les judokas

Le front commun constitué par la vingtaine de clubs de haut niveau a semble-t-il payé. Sur son mur Facebook, le président du club de Sainte-Geneviève-des-Bois (SGS judo), Pascal Renault, s’est notamment félicité « qu’aucune sanction ne serait prise à l’encontre des judokas » et il a appelé ses troupes à « reprendre les entraînements à l’Insep. »

Joint par Le Monde lundi, l’un des signataires du mouvement de protestation, Alexandre Borderieux, fondateur et directeur de l’AJA Paris 20e, espérait que « le bon sens l’emporte » et « qu’une vraie collaboration entre deux systèmes, qui n’en sont qu’un, soit rebâtie. » Il semble avoir été entendu, même si la crise profonde qui règne dans le judo français mérite sans doute plus qu’une simple réunion pour être résolue. Les bonnes volontés apparentes doivent maintenant se confirmer.