David Pujadas avait organisé mercredi un débat sur le thème « Harcèlement : toutes victimes », pour « L’Info en question », émission qu’il anime depuis la rentrée, chaque soir de 18 h 10 à 20 heures sur LCI. / LCI

Chronique « Replay ». Dans « L’Info en question », émission qu’il anime depuis la rentrée, chaque soir de 18 h 10 à 20 heures sur LCI, David Pujadas avait organisé mercredi un débat sur le thème « Harcèlement : toutes victimes », avec l’animatrice Flavie Flament, qui a raconté il y a un an dans un livre comment elle a été abusée par le photographe David Hamilton, mais aussi le producteur de cinéma Tarek Ben Ammar.

Inconnu du grand public, Tarek Ben Ammar est un homme d’affaires tunisien qui dirige le groupe Quinta Communications. Il détient des intérêts dans le 7e art sur trois continents, en Tunisie, en France et en Italie, mais aussi aux Etats-Unis. Il connaît personnellement les dirigeants de TF1, mais aussi Silvio Berlusconi, l’ex-président du conseil italien, dont les soirées « Bunga-Bunga » ont défrayé la chronique, ou encore Harvey Weinstein, le célèbre producteur hollywoodien, accusé d’agressions sexuelles, comme l’a révélé le New York Times.

Geste citoyen et responsable

C’est justement en tant membre de la Weinstein Company, que M. Ben Ammar est venu sur le plateau de David Pujadas. Il avait un message précis à délivrer. Avec les autres administrateurs, dont Bob Weinstein, frère du « prédateur sexuel », ils ont pris la décision de licencier Harvey Weinstein, PDG de la société, avant même les dernières révélations de viol rapportées dans le New Yorker et de nouveaux témoignages d’actrices, dont ceux de Judith Godrèche ou d’Emma de Caunes. « Il a violé la charte, on l’a viré dans l’heure », a expliqué l’homme d’affaires.

C’est donc un geste citoyen et responsable de sa part et celle de ses collègues. D’après lui, « il y aura d’ailleurs, un avant Harvey Weinstein et un après. Hollywood ne pourra plus cacher quoique ce soit. »

À la question de David Pujadas qui lui demande si le cinéma est plus concerné par ce type d’abus, Tarek Ben Ammar répond : « Personne n’a parlé avant Ashley Judd [actrice américaine]. Tout le monde est resté silencieux (…) Dans tous les milieux il y a des brebis galeuses et des monstres. Je n’ai jamais entendu ce genre d’accusations, auparavant. »

Pourtant, l’homme d’affaires omet de préciser que, depuis vingt-quatre heures, il est comme tous les administrateurs de la Weinstein Company sous la pression d’une demande de démission émanant de l’actrice américaine Rose McGowan, victime du Mogul hollywoodien. « Vous étiez au courant, vous avez financé, vous êtes coupables », leur a-t-elle lancé sur Twitter. Libérer la parole semble bel et bien un exercice qui va demander encore beaucoup d’efforts.