Le périphérique, à Paris, lors d’un pic de pollution, en mars 2014. / FRANCOIS GUILLOT / AFP

Surtout ne pas prononcer le mot « interdiction » pour ne pas ajouter du grain à moudre à tous ceux qui dénoncent la « politique antivoiture », de la maire de Paris, Anne Hidalgo. La voiture à essence sera pourtant bien interdite dans les rues de la capitale d’ici à 2030. Tel est en tout cas l’un des objectifs du plan climat 2020-2050 qui doit être débattu au Conseil de Paris en novembre et dont le but à terme est la neutralité carbone, comme pour la plupart des autres grandes villes européennes.

Lors de la présentation du plan climat pour la France, le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, avait annoncé en juillet la fin de la vente des voitures à moteur thermique (essence et diesel) d’ici à 2040. « Si cette mesure pourra s’appliquer partout en France en 2050, il est logique que Paris, qui a déjà de l’avance dans ce domaine, soit prête avant », commente-t-on à la Mairie de Paris, confirmant une information de France Info mais refusant de valider le mot « interdiction ». Histoire de ne pas raviver les tensions, notamment avec la région Ile-de-France qui dénonce régulièrement l’« écologie punitive » et la « méthode autoritaire » de la maire.

Fin du diesel en 2024

Anne Hidalgo avait déjà annoncé qu’elle se fixait 2024, l’année où Paris accueillera les Jeux olympiques, pour la fin du diesel. Une sortie déjà amorcée avec l’extension de la zone à circulation restreinte (ZCR) qui exclut les véhicules les plus polluants, sur la base de la désormais fameuse vignette de qualité de l’air, Crit’Air.

Depuis le 1er juillet, en plus des véhicules (essence et diesel) de plus de vingt ans, ceux qui affichent de la vignette Crit’Air 5 (les voitures diesel immatriculés avant 2001) n’ont ainsi plus le droit de circuler dans la capitale les jours de semaine entre 8 heures et 20 heures. Selon une étude prospective de l’organisme de surveillance de la qualité de l’air, Airparif, cette restriction, qui concerne désormais environ 3 % du parc automobile francilien, va contribuer à baisser de 15 % les émissions d’oxydes d’azote de Paris et du boulevard périphérique issues du trafic routier et de 8 % pour les particules fines (PM10).

Une tendance qui devrait s’amplifier avec la prochaine interdiction des Crit’Air 4, à savoir les voitures diesel immatriculées avant 2006 qui, selon Christophe Najdovski, adjoint au maire chargé des transports, devrait être actée à partir du 1er janvier 2019. Une interdiction qui concernera aussi progressivement bientôt les voitures à essence.