L’essentiel

  • Le président du Paris-Saint-Germain et directeur du groupe BeIN Media, Nasser Al-Khelaïfi, ainsi que l’ex-secrétaire général de la Fédération internationale de football (FIFA), Jérôme Valcke, font l’objet d’une procédure pénale ouverte en mars par le ministère public de la Confédération helvétique (MPC).
  • Le Qatari de 43 ans est soupçonné d’avoir offert des « avantages indus en lien avec l’octroi de droits média en ce qui concerne les Coupes du monde de 2026 et 2030 » au Français Jérôme Valcke.
  • Selon la police italienne, une villa en Sardaigne, d’une valeur estimée à 7 millions d’euros, aurait été utilisée comme « moyen de corruption » par M. Al-Khelaïfi.

Les soupçons de la justice

C’est en tant que directeur du groupe BeIN Media, auquel appartient la chaîne BeIN Sports, que Nasser Al-Khelaïfi est visé. L’enquête a été ouverte par le MPC pour « soupçon de corruption privée, d’escroquerie, de gestion déloyale et de faux dans les titres » contre MM. Al-Khelaïfi et Valcke.

Une troisième personne, un homme d’affaires « actif dans le domaine des droits sportifs », est également visée, mais le MPC n’a pas communiqué son identité.

Selon la police helvétique, M. Valcke est soupçonné d’avoir « accepté des avantages indus en lien avec l’octroi de droits média dans certains pays de la part d’un homme d’affaires dans le domaine des droits sportifs en ce qui concerne les Coupes du monde de football de la FIFA de 2018, 2022, 2026 et 2030, et de la part de Nasser Al-Khelaïfi en ce qui concerne les Coupes du monde de la FIFA de 2026 et 2030 ».

La citation

« Il s’agit d’une nouvelle plainte de la FIFA et il n’y a aucune réalité dans cette plainte. Il n’y a jamais eu aucun avantage donné par Nasser Al-Khelaïfi, que je souhaite dédouaner, pour l’octroi de quelconques droits télévisés. Ce n’était pas dans mon pouvoir de décider, ce n’est d’ailleurs pas moi qui ai négocié. Et tout accord signé a été validé par le comité exécutif, la commission des finances, les organes de la FIFA. »

Dans un entretien au Monde, Jérôme Valcke conteste les accusations du MPC. En tant qu’ancien directeur marketing (2003-2006) de la FIFA, il était pourtant en pointe sur les négociations des droits média.

Au sujet de la villa perquisitionnée en Sardaigne, l’avocat de M. Valcke a fait savoir à l’Agence France-Presse vendredi que son client « avait un bail et a payé la location » de la maison.

Les bureaux de BeIN Sports perquisitionnés

Dans le cadre de l’enquête ouverte en Suisse, une opération « coordonnée » a été menée jeudi simultanément en France, en Grèce, en Italie et en Espagne.

Les bureaux parisiens de la chaîne de télévision qatarie BeIN Sports, dirigée par M. Al-Khelaïfi, ont notamment été perquisitionnés en présence de deux magistrats français du Parquet national financier, assistés d’enquêteurs de l’office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales.

L’image

Située en Sardaigne, la villa perquisitionnée et saisie par la police italienne vendredi 13 octobre a une valeur de sept millions d’euros. Elle « constitue le moyen de corruption utilisé par Nasser Al-Khelaïfi (...) à l’encontre (de Jérôme Valcke) pour acquérir les droits télévisés relatifs » à plusieurs Coupes du Monde, selon les forces de l’ordre. / HO / AFP