La bataille qui fait rage autour de l’élection très politique du prochain directeur général de l’Unesco va prendre fin vendredi 13 octobre au soir. Le dernier tour de scrutin opposera, au siège de l’institution à Paris, le représentant du Qatar, Hamad Al-Kawari, à la Française Audrey Azoulay.

Les 58 membres du conseil exécutif de l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, ont préféré la candidate française à l’Egyptienne Moushira Khattab, par 31 voix contre 25 (deux votes blancs), pour affronter M. Al-Kawari dans l’ultime tour de scrutin. Ces deux candidates étaient arrivées ex aequo jeudi soir, avec 18 suffrages chacune, derrière le candidat qatari (22 voix) qui fait la course en tête depuis le début du processus de sélection, lundi. Un scénario inédit qui a contraint l’Unesco à organiser une sorte de vote intermédiaire pour départager les deux candidates.

Dissensions politiques et difficultés financières

Le Qatar est le premier pays à s’être lancé dans la bataille pour prendre les rênes de l’agence de l’ONU, créée en 1945 sur les décombres de la seconde guerre mondiale. Son candidat, ­Hamad Al-Kawari, 69 ans, a été ministre de la culture et est un familier des Nations unies, où il a officié comme vice-président de l’Assemblée générale. Pour l’émirat, l’élection de M. Al-Kawari serait la consécration de sa politique d’entrisme dans les organisations internationales. En 2014, ce pays avait notamment versé 10 millions de dollars au Fonds mondial pour le patrimoine de l’Unesco.

Face à lui, sans être du sérail, l’ex-ministre de la culture de François Hollande, Audrey Azoulay, 45 ans, énarque, passée par la Cour des comptes, le Centre national du cinéma (CNC) et l’Elysée, n’en a pas moins toutes ses chances.

Le conseil exécutif doit désigner celui ou celle qui succédera à la Bulgare Irina Bokova, qui achève deux mandats marqués par des dissensions politiques et les difficultés financières de l’organisation qui a connu un nouveau coup dur jeudi avec le départ de l’organisation des Etats-Unis. Washington dénonçant pêle-mêle la gabegie financière de l’Unesco, un manque de réforme de structure de l’Organisation et ses « partis pris » anti-israéliens.