La longévité des magazines semble être la marque de fabrique de TF1. Après les 40 ans de « Téléfoot » au mois de septembre, c’est au tour de l’émission « Grands Reportages » de souffler cette fois-ci ses trente bougies. L’occasion pour la direction des magazines d’information dirigée par Pascal Pinning, de diffuser ce dimanche son second volet sur les prisons.

Le premier, diffusé en mai, était consacré aux femmes, détenues dans la prison de Rennes, la plus grande d’Europe. Cette fois, les équipes d’Eric Lemasson, qui collaborent avec le magazine depuis 2004, sont allées dans le centre de détention de Muret, près de Toulouse (Haute-Garonne), qui accueille les « longues peines ». C’est à visage découvert que Willy, Daniel et les autres, condamnés pour certains à la réclusion criminelle à perpétuité, nous font découvrir leur quotidien carcéral. Ce sujet de soixante minutes, avec très peu de voix off, illustre bien l’écriture de « Grands Reportages » et la « liberté » d’un programme qui, selon Pascal Pinning, explique sa « pérennité. »

150 numéros inédits par an

D’un sujet de 26 minutes jusqu’en septembre 2010, « Grands Reportages » s’étend désormais à deux sujets allants de 60 à 90 minutes. Un choix éditorial que même Pascal Pinning n’aurait osé prendre, avoue-t-il avec le sourire. Mais alors comment s’organise la chaîne pour produire autant de numéros ? « L’émission travaille avec une quarantaine de sociétés de production qui ont chacune leur spécialité », explique M. Pinning. Et de poursuivre, « on fait appelle à elles, car les journalistes de TF1 travaillent essentiellement pour le journal télévisé. » C’est donc par ce biais que « Grands Reportages » arrive à diffuser 150 numéros inédits par an, d’au moins 60 minutes chacun.

BA TF1 2017 Reportages Découverte + Grands Reportages + Reportages Faits divers 26 08 2017
Durée : 00:50

Qui dit longs formats dit nouvelles écritures. « Grands Reportages » se veut être une émission libre, de proximité, en marge de l’actualité – « même si on ne s’interdit rien », précise Pascal Pinning – qui raconte des histoires, et suit les mouvements de la société à travers des sujets plutôt légers comme : « Les coulisses du Vatican », « Les reines de la lingerie », « Il était une fois au zoo », ou encore « Mon coiffeur est un champion ». En ce sens, la diffusion du second épisode sur les prisons pour le trentième anniversaire de ce programme n’est pas un hasard. « Ce documentaire nous semblait représentatif de la très grande variété de sujets que nous proposons. Ces cases sont un espace de liberté rare. » explique encore le directeur des magazines d’information.

Anne-Claire Coudray / TF1

Une liberté qui a immédiatement séduit Eric Lemasson, réalisateur du diptyque sur les prisons avec Alexandre Gosselet. « Si je collabore avec Grands Reportages depuis plus de dix ans, c’est parce qu’on peut tout y aborder, sans contrainte. Moi par exemple, j’aime quand il y a très peu de voix off, et il n’est pas courant à la télévision, dans cette tranche horaire, de voir de tels reportages », se réjouit-il. Ajoutant : « Lorsqu’on va sur le terrain et que l’on dit qu’on est de TF1 les gens font la moue, alors que si on dit que l’on travaille pour Grands Reportages, les portes s’ouvrent plus facilement. »

De son côté, Anne-Claire Coudray voit l’émission comme la continuité du journal de 13 heures qu’elle présente. « J’aime beaucoup l’écriture Grands Reportages, car c’est tout ce que le JT ne peut pas faire. A savoir des reportages en immersion, longs, et qui s’ouvrent sur le monde comme dans la case Découvertedu magazine. » Cette continuité se mesure d’ailleurs dans les audiences. Bénéficiant de la locomotive du journal de 13 heures, « Grands Reportages » enregistre des audiences moyennes situées entre 3,5 et 4 millions de téléspectateurs. Mais Pour Pascal Pinning, rien n’est joué. « 30 ans c’est l’âge de la maturité. Certains disent même que c’est le moment où l’existence commence. »